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Climat des affaires : Oligui peut-il changer la donne économique ? 

le coup de coeur

Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a annoncé dix mesures pour améliorer le climat des affaires au Gabon, mettant en avant des priorités comme la maîtrise des dépenses publiques, la simplification administrative et la stabilité macroéconomique. L’objectif affiché est clair : créer un environnement plus attractif pour les investisseurs et stimuler la croissance économique. Mais ces annonces marquent-elles une véritable rupture avec les pratiques économiques du passé ou ne sont-elles qu’un effet d’annonce ? Depuis des années, les gouvernements successifs ont multiplié les réformes, sans pour autant enrayer les déficits structurels ni restaurer la confiance des acteurs économiques. Cette fois-ci, la volonté de changement semble affirmée, mais seule l’exécution permettra d’en mesurer la portée réelle.

Promesse d’une meilleure gestion budgétaire

La gestion des finances publiques est un enjeu crucial. Pendant des décennies, les dépenses de l’État ont explosé sans réel contrôle, alimentant la dette et pesant sur la capacité du pays à financer ses infrastructures et services publics. La promesse d’une meilleure gestion budgétaire et d’une optimisation des dépenses peut être perçue comme un premier pas vers une gouvernance plus rigoureuse. Toutefois, réduire les coûts de fonctionnement de l’État implique des arbitrages difficiles, notamment sur la réduction des dépenses non essentielles et la réforme du train de vie administratif. De plus, si cette maîtrise budgétaire ne s’accompagne pas d’une amélioration des recettes, notamment via une meilleure collecte fiscale, l’impact risque d’être limité.

Promesse d’une refonte du cadre fiscal

Un autre axe majeur concerne la simplification administrative et la fiscalité, deux points souvent dénoncés par les entrepreneurs. L’environnement des affaires au Gabon reste marqué par des lourdeurs bureaucratiques et une pression fiscale dissuasive. L’annonce d’une digitalisation accrue de l’administration et d’une refonte du cadre fiscal va dans le bon sens, mais les expériences passées montrent que la mise en œuvre de telles réformes est souvent lente et semée d’embûches. Sans une volonté ferme d’accélérer la modernisation des services publics et de réduire les tracasseries administratives, le secteur privé continuera de souffrir des mêmes blocages.

Garantir un cadre stable pour les investissements

L’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers dépend également de la stabilité macroéconomique, un point sur lequel le gouvernement entend agir. Dans un contexte où l’inflation, la dette publique et les fluctuations du fcfa restent des préoccupations majeures, le Gabon doit envoyer des signaux clairs sur sa capacité à garantir un cadre stable pour les investissements. Cela passe par une gestion rigoureuse de la monnaie, une politique monétaire cohérente et une transparence accrue dans les finances publiques. Si ces engagements ne se traduisent pas par des mesures concrètes rapidement, le pays risque de voir sa compétitivité stagner face à ses voisins plus avancés dans la réforme économique.

Ces dix mesures posent des bases intéressantes, mais leur succès dépendra entièrement de la capacité du gouvernement à les appliquer efficacement. L’histoire économique du Gabon est jalonnée de plans ambitieux qui n’ont pas toujours abouti en raison d’un manque de suivi et d’une inertie administrative persistante. Pour que cette fois-ci soit différente, l’exécutif devra faire preuve de rigueur, de transparence et d’un engagement sans faille. Les acteurs économiques attendent des résultats concrets, et seule la réalité du terrain permettra de juger si cette réforme est un véritable tournant ou juste un nouveau chapitre dans la longue série des promesses gouvernementales.

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