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Commerce mondial : un accord USA-UE sur les droits de douane, qui redessine les règles 

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L’Europe et les États-Unis ont conclu un accord de dernière minute pour éviter une guerre commerciale. Réunis à Turnberry, en Écosse, Ursula von der Leyen et Donald Trump ont convenu d’instaurer un tarif douanier commun de 15% sur la majorité de leurs échanges commerciaux. Ce compromis, bien qu’au-dessus des ambitions européennes initiales d’un accord sans droits de douane sur les biens industriels, reste en deçà des 30 à 50% que le président américain menaçait d’appliquer. Des secteurs stratégiques comme l’aéronautique ou les spiritueux bénéficieraient d’exemptions, tandis que l’acier serait encadré par un système de contingentement.

Des répercussions indirectes mais significatives en CEMAC

L’accord inclut également d’importants engagements d’achats et d’investissements européens aux États-Unis, à hauteur de 600 milliards de dollars, principalement dans l’énergie et les technologies, notamment les semi-conducteurs. Pour les pays d’Afrique centrale, en particulier ceux de la zone CEMAC, ce nouvel équilibre commercial UE–USA pourrait avoir des répercussions indirectes mais significatives, compte tenu de la dépendance de leurs exportations vers l’Union européenne, qui représente en moyenne 27,4% de leurs débouchés extérieurs.

Les entreprises européennes, soucieuses d’optimiser leurs coûts, pourraient chercher à se fournir davantage en Afrique centrale. © D.R.

Une hausse des tarifs douaniers entre les deux géants pourrait détourner une partie des flux commerciaux vers d’autres partenaires jugés plus compétitifs ou moins réglementés. Cela ouvre une brèche stratégique pour les exportateurs de la CEMAC dans les secteurs où ils disposent d’un avantage comparatif, comme les matières premières, le cacao, le bois, ou encore les produits miniers. Les entreprises européennes, soucieuses d’optimiser leurs coûts dans ce nouveau contexte tarifaire, pourraient chercher à se fournir davantage en Afrique centrale, si les pays de la région parviennent à garantir stabilité et fiabilité logistique.

Renforcement des exigences réglementaires sur les produits importés en Europe

En revanche, la normalisation des rapports commerciaux transatlantiques pourrait aussi renforcer les exigences réglementaires sur les produits importés en Europe, notamment en matière environnementale et sanitaire. Pour les producteurs d’Afrique centrale, cela impose une montée en gamme et une conformité accrue aux normes européennes, au risque sinon d’être écartés des chaînes de valeur. La CEMAC pourrait donc être amenée à réajuster ses politiques de soutien à l’export et investir dans la qualité de ses produits s’ils veulent maintenir leur part de marché dans l’UE.

La volonté affirmée des États-Unis et de l’UE de traiter ensemble la question des surcapacités chinoises, notamment dans l’acier, pourrait annoncer une reconfiguration plus large des alliances commerciales. Cela offre à la CEMAC une opportunité diplomatique à saisir : jouer un rôle de partenaire stratégique dans un monde de plus en plus polarisé, à condition de parler d’une seule voix et de consolider l’intégration régionale pour mieux peser dans les discussions commerciales multilatérales.

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