spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Corruption routière : 2 millions de fcfa de pots-de-vin pour rallier le Cameroun

le coup de coeur

Sur le corridor Gabon-Cameroun, le commerce transfrontalier n’a rien d’un flux fluide. La dernière note de conjoncture de la Banque mondiale dévoile un système parallèle de « taxation illégale » qui coûte jusqu’à 2 millions de fcfa par voyage aux commerçants, sur à peine 450 kilomètres. Une corruption routinière qui ralentit l’intégration régionale et pénalise les producteurs locaux.

2 millions fcfa de pots-de-vin exigés aux commerçants

C’est un racket qui ne dit pas son nom, mais dont les contours sont désormais quantifiés. Selon la note de conjoncture 2025 de la Banque mondiale, les commerçants qui empruntent le corridor Libreville-Kye-Ossi sont arrêtés en moyenne plus de 40 fois, soit un poste de contrôle tous les 11 kilomètres, par des agents publics, douaniers ou forces de sécurité. Résultat : près de 2 millions de fcfa de pots-de-vin sont exigés à chaque trajet, en dehors de tout cadre légal.

Ce corridor stratégique, censé incarner la fluidité du commerce entre le Gabon et le Cameroun, est devenu un champ de prédation institutionnalisée. La Banque mondiale parle sans détour de frais « multiples » et illégitimes, qui s’ajoutent aux taxes officielles et font exploser les coûts logistiques. En plus de la pression financière, ces arrêts répétés rallongent la durée moyenne du voyage de 15 heures, pour une distance qui pourrait être franchie en une journée.

Le gouvernement tarde à réagir de manière concrète

Dans ce climat d’insécurité administrative, les entreprises hésitent à exporter, les produits frais se perdent en route, et les marges commerciales sont englouties dans la corruption. Plus grave encore, cette chaîne de petits paiements illicites alimente des pratiques mafieuses au cœur de l’État, et renforce le sentiment d’impunité parmi les agents publics postés sur les routes nationales.

Le gouvernement gabonais, régulièrement interpellé sur la question des tracasseries routières, tarde à réagir de manière concrète. Résultat : l’État perd sur tous les fronts, que ce soit en image, en recettes fiscales, et en compétitivité. Un paradoxe de plus dans un pays qui prétend relancer ses exportations tout en sabotant ses propres corridors.

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles