Près de 18 mois après le début de la transition, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) annonce enfin le lancement de missions de contrôle à travers le pays pour évaluer l’état d’avancement des chantiers financés. Une initiative qui intervient après le déblocage de sommes considérables, laissant ainsi libre cours à de nombreuses interrogations.
Dans son communiqué n°070 du 27 février 2025, le CTRI rappelle que de nombreux chantiers ont été financés sous l’impulsion du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Or, jusqu’à présent, aucun contrôle d’envergure ne semblait avoir été mis en place pour s’assurer du bon déroulement de ces projets. Aujourd’hui, alors que la transition approche de son deuxième anniversaire, le CTRI décide de déployer des équipes d’inspection dans les neuf provinces du pays.
Vaut mieux tard que jamais ?
Pourquoi maintenant ? Pourquoi ces missions n’ont-elles pas été mises en place dès les premiers mois, avec des contrôles réguliers tous les trois ou six mois, comme le voudrait une gestion rigoureuse des fonds publics ? L’annonce du CTRI intervient alors que des « sommes considérables » ont déjà été injectées dans divers chantiers. Pourtant, faute de suivi immédiat, il est difficile de dire aujourd’hui si ces fonds ont été utilisés efficacement. L’absence de contrôles réguliers a pu laisser place à des retards, voire à des dérives dans la gestion des projets.
Par ailleurs, la présence « impérative » des maîtres d’œuvre lors des missions de contrôle laisse entendre que certains projets pourraient ne pas avoir avancé comme prévu. Loin d’être une simple vérification de routine, cette opération semble plutôt ressembler à une tentative de rattrapage après un long flottement. Si le CTRI attache une « importance particulière » au respect des délais, pourquoi ces contrôles n’ont-ils pas été instaurés plus tôt ? Cette initiative, bien que nécessaire, aurait gagné en efficacité si elle avait été mise en place de manière systématique dès le départ.
Suivi des engagements pris
Aujourd’hui, cette annonce suscite autant de questions que d’attentes. Les populations, premières concernées par ces chantiers, espèrent que ces contrôles permettront d’accélérer les travaux en cours. Mais elles pourraient aussi s’interroger sur l’usage exact des fonds débloqués et sur les éventuelles responsabilités en cas de dysfonctionnements constatés. Alors que le CTRI vante le « maintien d’un rythme de travail efficace », cette décision tardive pourrait bien raviver les critiques sur la gestion des ressources publiques et sur la capacité des autorités à assurer un suivi rigoureux des engagements pris.