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Dette : et si le Gabon vivait au-dessus de ses moyens ?

le coup de coeur

Le niveau actuel d’endettement du Gabon soulève des inquiétudes croissantes quant à la soutenabilité de ses finances publiques. La BAD indique que « le ratio d’endettement public s’établissait à 73,4% du PIB en 2024, franchissant le seuil de convergence de la CEMAC fixé à 70% ». Ce dépassement traduit un recours croissant à l’emprunt pour financer les déficits budgétaires, alors même que la mobilisation des ressources internes reste faible. En d’autres termes, le pays finance son train de vie au-delà de ses capacités réelles, d’où l’interrogation sur le fait qu’il puisse “vivre au-dessus de ses moyens”.

Fitch a abaissé la note du Gabon en 2024

La structure de la dette aggrave cette vulnérabilité. La BAD rappelle que « une large part de l’encours est libellée en devises étrangères », exposant le pays à un risque de change important. Dans un contexte de volatilité du dollar et de dépendance au franc fcfa, chaque dépréciation renchérit mécaniquement le service de la dette. Cette inquiétude est renforcée par la dégradation de la note souveraine. Fitch a abaissé la note du Gabon en 2024, évoquant « un risque de refinancement élevé ». Ce signal négatif complique l’accès aux marchés internationaux et augmente les coûts d’emprunt.

L’Étude prospective Gabon 2050 analyse cette dynamique dans une perspective intergénérationnelle. Elle souligne que « l’endettement destiné à financer des déficits structurels, et non des investissements productifs, constitue une charge injuste transférée aux générations futures ». Le rapport met en garde contre une logique où la dette ne sert plus à construire l’avenir mais à combler les manques du présent. Cette spirale compromet la soutenabilité et réduit la marge de manœuvre de l’État.

Croissance du «PIB de 2,3% en 2025 et 2,1% en 2026»

Le problème est accentué par le ralentissement de la croissance. La BAD prévoit que « le PIB devrait croître de 2,3% en 2025 et 2,1% en 2026 », soit des taux inférieurs au coût moyen de la dette. Dans ce contexte, le pays risque de basculer dans ce que Gabon 2050 appelle « une trappe de dette, où l’État est piégé par ses remboursements au détriment des investissements ». L’accumulation d’arriérés, déjà constatée dans certains secteurs, illustre ce risque.

Pour sortir de cette impasse, il serait peut-être temps d’adopter une trajectoire d’assainissement crédible visant à accroître les recettes fiscales, réduire les dépenses non productives comme certaines subventions, et améliorer la gouvernance budgétaire. Sans cela, le Gabon risque effectivement de vivre durablement au-dessus de ses moyens, au prix d’une fragilité financière accrue.

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