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Dette publique : un fardeau de 8567 milliards de fcfa à contenir d’urgence

le coup de coeur

En marge du Gabon Economic Forum, les chiffres révélés par le directeur général de la dette sur le stock à fin juin 2025 donnent toute sa gravité au débat lancé par le ministre Henri-Claude Oyima. Avec un encours global de 8567,272 milliards de fcfa, le Gabon vit sous la pression d’un endettement massif qui pèse lourdement sur ses marges de manœuvre budgétaires. La dette extérieure à elle seule représente 4018,687 milliards de fcfa, soit près de la moitié du total. À cela s’ajoutent une dette intérieure de plus de 3279 milliards de fcfa, des dettes domestiques à hauteur de 1062 milliards de fcfa, et d’autres engagements comme les créances CTRI (429 milliards), les rappels de soldes dus aux fonctionnaires (113 milliards) ou encore 211,689 milliards d’arriérés envers la CPPF.

Un niveau d’endettement vulnérable

Dans un contexte international marqué par un durcissement des conditions de financement, ce niveau d’endettement, bien que soutenable en apparence, devient vulnérable à la moindre secousse. Le moindre glissement dans la gestion des finances publiques ou retard de paiement compromet davantage la crédibilité du pays sur les marchés. Le ministre l’a clairement souligné en ouverture du forum : la soutenabilité de la dette est désormais un impératif politique autant qu’économique. Elle conditionne la confiance des bailleurs, la fluidité des flux d’investissement, et in fine, la souveraineté budgétaire.

« Il faut arrêter de s’endetter pour rembourser la dette, c’est de la cavalerie qui a été faite et nous en payons le prix. Il y a eu une addiction nationale à l’endettement », a déclaré Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, DG de la Dette. © D.R.

Les propos de l’économiste et directeur général de la dette Jean Gaspard Ntoutoume Ayi vont dans le même sens, tout en ajoutant un point de rupture nécessaire « Il faut arrêter de s’endetter pour rembourser la dette, c’est de la cavalerie qui a été faite et nous en payons le prix. Il y a eu une addiction nationale à l’endettement. » Un constat fort, qui fait écho à l’urgence d’un virage stratégique. Pour le DGD, « cette addiction à l’endettement » et aux emprunts non productifs a conduit à une érosion de la capacité budgétaire, rendant l’État incapable de répondre aux besoins sociaux de base.

Ampleur des passifs latents

Ce que révèlent aussi ces chiffres, c’est l’ampleur des passifs latents qui échappent souvent aux radars de la dette « formelle« . Les dettes envers les fournisseurs, les rappels dus aux agents publics, les engagements de l’État vis-à-vis de la CPPF ou de la CTRI, composent un stock d’obligations difficile à désamorcer sans une réforme en profondeur des mécanismes de paiement et d’engagement. Ce sont là autant de bombes à retardement qui sapent la lisibilité des finances publiques et détériorent la confiance dans la signature de l’État.

« Il est prioritaire de traiter cette question de la dette pour avoir de plus grandes marges de manœuvre », a souligné Ntoutoume Ayi. Un message qui résonne comme un appel à rompre avec les pratiques budgétaires de survie pour refonder un socle de responsabilité financière nationale. A noter que derrière ces chiffres, ce sont des PME qui ferment, des salariés non payés, des banques surendettées, des hôpitaux sous-équipés et des centaines de familles plongées dans l’incertitude.

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