Riche en ressources naturelles telles que le pétrole, le bois et le manganèse, le Gabon est encore fortement dépendant de ces secteurs pour sa croissance économique. Cette dépendance a conduit à une vulnérabilité face aux fluctuations des prix des matières premières, contribuant à l’accumulation de la dette publique. En 2023, la croissance économique a ralenti à 2,4%, contre 3,1 % en 2022, en partie à cause de la baisse des prix du pétrole et des perturbations dans les secteurs du bois et du manganèse. 

Pour briser ce cycle, le Gabon s’efforce de diversifier son économie en développant des secteurs tels que l’agriculture, le tourisme et les services. Le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), lancé en 2010, visait à transformer le pays en une économie émergente en 2025, en mettant l’accent sur la diversification économique. Cependant, malgré ces efforts, la diversification reste limitée, et l’économie dépend toujours largement des exportations de ressources naturelles. 

Les initiatives récentes incluent le soutien au développement de la filière bois, avec l’interdiction de l’exportation de grumes en 2010 pour encourager la transformation locale ou encore plus récemment un investissement massif dans l’achat de bovins pour doper le secteur de l’élevage. La première mesure a conduit à une augmentation des exportations de produits transformés du bois, mais le secteur fait face à des défis tels que le manque d’infrastructures et de financement. 

Le secteur minier, en particulier le manganèse, a également connu une croissance, avec une augmentation de la production ces dernières années. Cependant, des obstacles subsistent, notamment en matière de transport et de logistique, qui limitent le potentiel de ce secteur. En parallèle, le pays tente d’élargir son bassin sédimentaire à de nouvelles entreprises, ce qui n’est pas une mince à faire du fait d’un climat des affaires qui limite encore l’accès à plusieurs marchés. 

Cet ensemble d’éléments opéré de manière disparate, peine pour l’heure à fournir des résultats probants. En définitive, bien que le Gabon ait entrepris des efforts pour diversifier son économie, des défis significatifs subsistent. Une diversification réussie nécessitera des réformes structurelles continues, des investissements dans les infrastructures et le capital humain, ainsi qu’une amélioration de l’environnement des affaires pour attirer les investissements privés. Briser le cycle actuel nécessitera donc encore plus d’efforts.