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Énergie et eau : 8 milliards de subventions en 2025, un investissement marginal face à des besoins grandissants

le coup de coeur

Le budget 2025 prévoit 6,95 milliards de fcfa pour soutenir l’approvisionnement en électricité et 1,05 milliard de fcfa pour le service public de l’eau potable. Ces montants connaissent une hausse modeste par rapport à 2024, où ils étaient respectivement de 6,8 milliards et 980 millions de fcfa, soit des progressions de 2 % et 7 %. Si ces augmentations peuvent sembler positives, elles restent bien inférieures à l’inflation annuelle moyenne estimée à 4,3%, ce qui signifie que l’effort budgétaire consacré à ces secteurs est quasiment stable.

Accès difficile aux services essentiels

Le Gabon fait face à d’importants défis en matière d’accès à ces services essentiels. Dans plusieurs quartiers de Libreville et Port-Gentil, les délestages électriques sont fréquents, et dans les zones rurales, le taux d’accès à l’électricité ne dépasse pas 40 %. À titre de comparaison, la Côte d’Ivoire, avec une population trois fois plus grande, consacre 160 milliards de fcfa à la modernisation et à l’extension de son réseau électrique, ce qui lui permet d’exporter de l’électricité vers ses voisins.

LIRE AUSSI : Gabon : où va l’argent des factures d’électricité et d’eau de la SEEG ? 

Concernant l’eau potable, les difficultés persistent. Une étude récente montre que 35 % des ménages urbains rencontrent des problèmes d’approvisionnement régulier, un chiffre qui atteint 60 % en zone rurale. Pourtant, le budget alloué à cette question reste largement en deçà des besoins. À titre de référence, le Rwanda, dont le PIB est inférieur à celui du Gabon, investit près de 25 milliards de fcfa par an dans l’amélioration de son réseau hydraulique, avec des résultats concrets en matière d’accès universel.

Comparaison des dépenses

Pour bien comprendre la faible propension de l’Etat gabonais à investir dans ces secteurs clés, on peut comparer ces subventions à l’Énergie et à l’Eau avec d’autres dépenses. Les dépenses politiques par exemple sont chiffrées à 78,9 milliards de fcfa en 2025, c’est près de 10 fois les subventions à l’énergie et à l’eau. Celles de communication gouvernementale sont chiffrées à environ 10 milliards de fcfa, soit plus que l’ensemble des subventions à l’énergie et à l’eau.

Mieux encore, pour l’achat de véhicules administratifs et l’entretien de flotte, le montant prévu tourne autour de 7 milliards de fcfa. Proche du budget consacré aux subventions électriques. Ces comparaisons mettent largement en évidence la faible part des subventions aux services de base par rapport à certaines dépenses de fonctionnement. Cette répartition interroge sur la priorité donnée aux infrastructures essentielles dans un contexte où les coupures d’électricité et les pénuries d’eau restent des réalités quotidiennes pour de nombreux Gabonais.

Stabilité budgétaire

L’État semble donc avoir fait le choix de la stabilité budgétaire dans ces secteurs stratégiques, plutôt que d’un investissement massif. Pourtant, les infrastructures vieillissantes et la croissance démographique plaident pour un effort plus soutenu. Si ces montants ne sont pas revus à la hausse dans les prochaines années, la pression sur ces services de base risque de s’accentuer, avec des conséquences directes sur la qualité de vie des citoyens et la compétitivité économique du pays.

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