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Entreprises publiques : un outil de développement ou une charge déguisée ?

le coup de coeur

La relance de plusieurs entreprises publiques ou parapubliques semble animée par des ambitions économiques louables : améliorer les chaînes logistiques, baisser le coût de la vie ou redynamiser les filières nationales. Pourtant, les alertes de la Banque mondiale révèlent une réalité plus complexe, voire préoccupante. Les entreprises concernées bénéficient souvent de subventions massives et d’un accès privilégié au financement grâce à la garantie de l’État.

Ce soutien structurel déséquilibre la concurrence, surtout lorsque ces entreprises opèrent dans des secteurs ouverts, comme le bois, la vente au détail ou la construction. Le secteur privé, qui ne bénéficie pas des mêmes garanties, se retrouve faussé dans sa compétitivité, et les investisseurs potentiels hésitent à entrer dans un marché biaisé. La concurrence devient alors artificielle, entravant l’innovation et la performance. À terme, cela freine la diversification économique recherchée.

L’efficacité réelle de ces entreprises reste difficile à mesurer. Rares sont celles qui publient leurs résultats. Lorsqu’on sait que certaines entités, comme la Société Nationale des Bois ou Fly Gabon, ont des modèles économiques encore flous ou instables, le manque d’indicateurs de performance devient alarmant. On subventionne donc à l’aveugle, sans vision sur les rendements. Ce flou stratégique empêche toute évaluation de l’impact réel sur les populations et les territoires.

La note de conjoncture insiste également sur le fait que cette logique accroît les risques budgétaires. En cas de défaut ou d’échec commercial, c’est l’État et par conséquent le contribuable, qui devra éponger les pertes. Ce cercle vicieux pourrait alourdir une dette publique déjà préoccupante et limiter les marges de manœuvre pour d’autres politiques prioritaires. À cela s’ajoute le risque moral : plus une entreprise sait qu’elle sera systématiquement renflouée, moins elle se discipline financièrement.

Il est donc urgent que les entreprises publiques gabonaises soient soumises aux mêmes exigences de performance, de transparence et de reddition des comptes que leurs équivalents du secteur privé. À défaut, elles risquent de devenir des gouffres financiers plutôt que des moteurs de développement. Le Gabon ne peut se permettre de financer à perte des entités inefficaces, surtout dans un contexte où les besoins sociaux non couverts restent criants.

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