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Frais de déplacement administratif : l’État va dépenser presque trois fois plus en 2025

le coup de coeur

Les frais de déplacement et de transport de l’administration gabonaise passent de 2,17 milliards de fcfa en 2024 à 5,95 milliards en 2025, soit une augmentation de 174%. Cette hausse représente l’une des plus fortes progressions budgétaires parmi les dépenses de fonctionnement, dépassant de loin l’augmentation moyenne de 6% observée sur l’ensemble du budget de l’État. Dans un contexte où des efforts de rationalisation des dépenses sont régulièrement annoncés, cette évolution interpelle.

En comparaison, les budgets d’autres postes jugés prioritaires n’ont pas connu une telle augmentation. Par exemple, les subventions destinées à l’eau et à l’électricité progressent respectivement de 7% et 2%, atteignant un total de 8 milliards de fcfa, soit un montant à peine supérieur aux frais de déplacement. Autrement dit, l’État va dépenser presque autant pour le transport de ses agents que pour garantir l’accès à ces services essentiels.

L’exemple sud-africain et beninois

D’autres pays ayant mis en place des politiques de réduction des coûts administratifs ont suivi des stratégies opposées. En Afrique du Sud, les frais de mission ont été réduits de 30% en cinq ans, notamment par l’instauration de plafonds stricts et la généralisation des visioconférences pour limiter les voyages officiels. Au Bénin, un décret de 2022 a encadré les déplacements internationaux, ce qui a permis une économie budgétaire de plusieurs milliards de fcfa.

L’une des principales questions est de savoir si cette hausse correspond à une réelle augmentation des besoins administratifs ou si elle résulte d’un manque de contrôle des dépenses. Sans ventilation détaillée des montants par ministère ou institution, il est difficile de justifier une telle progression. Une meilleure transparence permettrait d’évaluer si ces fonds sont véritablement utilisés pour améliorer l’efficacité de l’administration ou s’ils traduisent une inflation des dépenses non essentielles.

Mise en place d’un rapport annuel

Si l’objectif est d’améliorer la mobilité des services publics, il serait pertinent d’établir des critères précis pour encadrer ces frais. La mise en place d’un rapport annuel sur les déplacements, précisant les missions effectuées et les bénéfices apportés, pourrait être un premier pas vers une meilleure gestion de cette ligne budgétaire. Une telle mesure permettrait d’assurer que ces dépenses contribuent réellement à l’efficacité des services publics et non à une augmentation non maîtrisée des frais de fonctionnement.

Les politiques de gestion budgétaire adoptées dans d’autres pays montrent que des mécanismes de suivi, tels que la publication d’un rapport annuel détaillant les frais de déplacement par administration, peuvent permettre d’optimiser ces dépenses tout en garantissant l’efficacité des services publics. L’impact de cette hausse sur la maîtrise des finances publiques et l’efficience de l’administration pourra être observé dans les prochaines années.

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