La démission simultanée de 18 ministres élus députés a drastiquement réduit le gouvernement gabonais à seulement 13 membres, certains cumulant jusqu’à quatre portefeuilles. Ce remaniement, loin d’être un simple coup de théâtre politique, démontre qu’un exécutif peut fonctionner de manière efficace même avec une équipe très réduite, pour peu que les responsabilités soient concentrées et clairement définies.
Les portefeuilles vacants sont gérés par des ministres encore en fonction, assurant la continuité de l’État et évitant le vide administratif. Cette organisation par intérim montre que le nombre de ministres n’est pas un indicateur de performance : la réactivité, la cohérence des décisions et la clarté des missions comptent bien plus qu’une bureaucratie pléthorique.
Sur le plan financier, cette réduction permet également de diminuer les coûts de fonctionnement du gouvernement, donnant un signal fort dans un contexte économique difficile où chaque franc public compte. Elle illustre qu’un État peut rationaliser ses ressources sans compromettre ses missions essentielles, tout en envoyant un message clair contre le clientélisme et la multiplication inutile des postes.
Politiquement, ce nouveau format favorise une gouvernance plus agile et concentrée, où la responsabilité de chaque ministre est plus visible et les résultats plus directement imputables. En limitant le nombre de décideurs, le président Oligui Nguema mise sur la rapidité et la cohérence, au détriment d’un ancien système où la multiplication des portefeuilles diluait le pouvoir et ralentissait les décisions.
L’expérience actuelle pourrait devenir un modèle pour l’avenir : moins de ministres, mais davantage d’efficacité et de transparence. Le Gabon montre ainsi qu’un gouvernement n’a pas besoin de 40 portefeuilles pour fonctionner ; ce qui compte, ce sont les hommes aux commandes et leur capacité à tenir le pays sur les rails, même dans un contexte transitoire.








