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Gabon : 22 000 emplois créés en 18 mois, un “miracle” économique signé Oligui Nguéma 

le coup de coeur

Lors de l’annonce de sa candidature via une tribune à l’endroit des populations, Brice Clotaire Oligui Nguema a mis en avant un bilan chiffré, notamment la création de 22 000 emplois en 18 mois. Un chiffre qui, sur le papier, en impose. Mais en regardant de plus près, une question s’impose : où ces milliers de postes ont-ils été créés ? Si le secteur privé avait absorbé autant d’actifs en si peu de temps, cela aurait marqué une véritable relance économique. Or, les signaux d’une telle dynamique restent peu visibles.

En réalité, une grande partie de ces emplois provient de l’administration publique, où le gouvernement a procédé à des régularisations de dossiers en attente et à de nouvelles embauches, notamment dans les forces de défense et de sécurité. Ces recrutements massifs traduisent une volonté politique affirmée : celle de satisfaire les populations en stabilisant les effectifs de l’État, tout en répondant aux attentes des nombreux diplômés en quête de débouchés. Mais cette politique a un coût. Avec une masse salariale désormais portée à 825,3 milliards de fcfa en 2025, l’État se retrouve avec une charge budgétaire considérable, qui pose la question de sa soutenabilité sur le long terme.

22 000 emplois, un chiffre à double tranchant

Si l’on regarde ailleurs, dans les secteurs historiquement porteurs comme le bois, le pétrole ou les mines, aucune explosion d’embauches n’a été signalée. Certes, des efforts ont été faits pour favoriser la transformation locale des matières premières, mais cela reste insuffisant pour absorber un tel volume d’emplois. Quant au secteur informel, qui reste le premier employeur du pays, il n’est pas directement concerné par ces créations de postes, faute d’une véritable structuration.

Ce chiffre de 22 000 emplois est donc à double tranchant. Il témoigne d’une volonté d’agir, mais soulève aussi un défi de financement. Dans un contexte où l’État gabonais cherche à maîtriser ses dépenses et à réduire son endettement, cette augmentation de la masse salariale pourrait rapidement devenir un fardeau. Et si demain, les recettes fiscales ne suivent pas, comment garantir la pérennité de ces nouveaux emplois sans alourdir encore plus les finances publiques ? Une question que beaucoup se posent, mais à laquelle le candidat Oligui Nguema n’a pas encore apporté de réponse détaillée.

Risque de déséquilibre budgétaire

Si l’on peut saluer la volonté de résorber le chômage, la soutenabilité de cette dynamique interroge. L’augmentation des effectifs de la fonction publique sans une croissance économique suffisante pour absorber ces coûts risque d’accentuer le déséquilibre budgétaire. Au-delà des chiffres, l’enjeu est de savoir si ces recrutements s’inscrivent dans une vision stratégique ou s’ils relèvent d’une logique de consolidation politique et électorale.

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