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Gabon : 24 milliards de fcfa, le prix du contrat mal ficelé entre le gouvernement et Averda

le coup de coeur

La condamnation du Gabon à payer 24 milliards de fcfa à la société Averda relance le débat sur la gestion des contrats publics. Le litige trouve son origine dans la résiliation brutale, en 2018, du contrat de collecte des déchets à Libreville. Derrière cette décision, les autorités avaient pointé des manquements graves de l’opérateur. Mais au terme d’un arbitrage international, c’est finalement l’État qui doit payer. Ce renversement souligne un déséquilibre de forces entre les multinationales qui savent se protéger, et l’administration gabonaise qui manque d’anticipation juridique.

Ce règlement impose une double perte, à la fois financière et symbolique. Financière, car l’argent proviendra inévitablement du budget national, déjà fragilisé par le poids de la dette. Symbolique, car il illustre l’incapacité du Gabon à défendre ses positions sur la scène juridique internationale. L’affaire devient ainsi un cas d’école sur les risques de décisions unilatérales mal préparées. Elle démontre également que les résiliations de contrat, lorsqu’elles ne sont pas solidement documentées, peuvent se transformer en pièges financiers.

Le volet judiciaire a ajouté une dimension troublante. Des soupçons de corruption avaient éclaboussé l’ancien ministre de l’Intérieur, accusé d’avoir favorisé l’entreprise libanaise. Blanchi depuis, il laisse derrière lui une affaire où la justice nationale et internationale semblent s’être contredites. Pendant ce temps, la facture reste à charge pour l’État. Cet enchaînement brouille la compréhension de l’opinion publique : l’impression d’une injustice s’ajoute à celle d’une mauvaise gouvernance.

Au-delà d’Averda, c’est tout un système d’attribution des marchés publics qui est remis en cause. La faible capacité de l’administration à encadrer les appels d’offres et à sécuriser les contrats expose le pays à des litiges coûteux. Le recours à l’arbitrage international a montré ses limites puisque la partie gabonaise n’a pas réussi à convaincre. Cela interroge directement le niveau de préparation de nos équipes et leur aptitude à négocier face à des cabinets d’avocats chevronnés.

La leçon à en tirer est très simple, sans une réforme profonde de la commande publique et une expertise juridique renforcée, d’autres dossiers similaires pourraient surgir. Le cas Averda n’est pas isolé, il symbolise les failles structurelles d’un système où la transparence et la rigueur devraient primer. Si aucune correction n’est apportée, le pays risque d’accumuler d’autres condamnations financières qui grèveront durablement le budget.

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