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Gabon: 91 milliards fcfa de prêt auprès de la BIRD, le pays s’endette encore… cette fois pour changer nos villes

le coup de coeur

Le 18 juillet dernier, l’État gabonais a signé avec la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) un prêt d’un montant équivalent à 91 milliards de fcfa (138,7 millions d’euros). Officiellement cet argent servira à financer le Projet de Développement Urbain du Gabon (PDUG), intégré au vaste Programme d’Aménagement et de Développement des Infrastructures du Gabon (PADIG). L’ambition est de moderniser les infrastructures urbaines, améliorer l’accès aux services essentiels et rendre nos villes plus attractives. Mais est-ce le bon moment pour s’endetter davantage? Avec un stock à plus de 8500 milliards à fin juin?

Ce nouvel emprunt intervient alors que l’économie gabonaise a enregistré en 2023 une contraction de 2,4% du PIB réel, contre une croissance de 3% en 2022. La baisse de l’activité hors-pétrole (-1,9%) illustre la fragilité de notre économie face aux chocs extérieurs. Contracter une nouvelle dette dans un contexte mondial marqué par l’inflation, les tensions géopolitiques et la hausse des taux d’intérêt soulève donc des inquiétudes sur notre capacité à rembourser sans fragiliser les finances publiques.

Les autorités affirment que cet emprunt est un investissement stratégique qui rapportera à moyen terme. Les projets du PADIG visent notamment à réhabiliter les routes urbaines, moderniser les réseaux d’eau et d’assainissement, et développer des zones économiques intégrées. Ces infrastructures, selon le gouvernement, devraient stimuler l’activité économique locale, améliorer la qualité de vie et attirer des investisseurs privés. La question reste toutefois de savoir si les délais d’exécution et la bonne gestion suivront.

En parallèle, la charge de la dette extérieure reste lourde. En 2023 déjà, les amortissements et remboursements ont pesé significativement sur les finances, avec un déficit de trésorerie de 516,3 milliards de fcfa, malgré un excédent budgétaire global. Cela signifie que le Gabon doit gérer un équilibre délicat entre investir pour l’avenir et maîtriser ses engagements financiers actuels.

Au final, ce prêt de 91 milliards de fcfa ressemble à un pari… risqué. Miser sur le développement urbain pour relancer l’économie, tout en acceptant un risque d’endettement supplémentaire. Si le PDUG est bien exécuté, il pourrait transformer durablement nos villes. Mais si les retards, les surcoûts et la mauvaise gestion s’en mêlent comme à l’accoutumée, ce sera un fardeau de plus sur les épaules des finances publiques.

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