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Gabon : après l’Empire du Milieu, le Japon veut lui aussi investir dans les mines

le coup de coeur

La conquête asiatique des ressources minières gabonaises se poursuit. Après la Chine, c’est au tour du Japon de montrer les crocs. La société nippone Asia Minerals Limited (AML), poids lourd du manganèse mondial, a récemment dévoilé son ambition de construire une usine de transformation de manganèse au Gabon. L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre de haut niveau entre la direction d’AML et une délégation gabonaise en visite officielle à Tokyo. Le projet est encore en phase exploratoire, mais pourrait bien marquer un tournant dans la stratégie de valorisation locale des minerais du pays.

Passer au crible les réalités logistiques, énergétiques et administratives

Une mission technique d’AML est attendue dès la semaine prochaine à Libreville, avec pour objectif de passer au crible les réalités logistiques, énergétiques et administratives du terrain. Cette descente intervient dans un contexte de réforme stratégique : le Gabon a acté l’interdiction d’exporter du manganèse brut à partir de janvier 2029, imposant ainsi à tous les opérateurs une montée en gamme industrielle. Trois ans leur sont accordés pour opérer cette transition, sous peine d’être écartés du marché national.

Déjà, le groupe français Eramet, via sa filiale Comilog, a pris les devants avec un plan d’investissement massif visant à traiter localement deux millions de tonnes de minerai. Une montée en capacité qui devrait générer jusqu’à 16000 emplois directs et indirects, tout en redessinant la chaîne de valeur du secteur. Le projet d’Asia Minerals, s’il est confirmé, viendrait donc compléter un écosystème en pleine mutation, avec des ambitions partagées par Libreville : transformer plus, exporter moins, capter davantage de richesse sur le sol national.

Faire jouer la concurrence

Mais les enjeux dépassent le seul périmètre minier. Une telle usine impliquerait des besoins immenses en infrastructures, en énergie, en BTP, en maintenance industrielle et en logistique spécialisée. Autant de segments qui pourraient connaître une croissance parallèle, tirée par les besoins techniques du projet japonais. Le tissu économique local, notamment les PME de services et les jeunes entreprises industrielles, devrait bénéficier de cette dynamique d’entraînement.

A noter que ce rapprochement Japon-Gabon intervient à un moment où Libreville cherche à diversifier ses partenaires économiques tout en renforçant sa souveraineté industrielle. Après les géants chinois, les Européens historiques et désormais les Japonais, le Gabon veut faire jouer la concurrence pour maximiser les retombées locales. Derrière ce ballet diplomatique et industriel, c’est un pays qui cherche à reprendre la main sur ses ressources…et à faire en sorte qu’elles profitent d’abord à ses citoyens.

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