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Gabon : après une mobilisation record des recettes en 2024, où va l’argent ?

le coup de coeur

Avec plus de 1 577 milliards de fcfa mobilisés par les impôts et la douane en 2024, le Gabon affiche une performance budgétaire exceptionnelle. Cette manne financière, bien que cruciale pour la stabilité économique du pays, soulève une question essentielle : où seront allouées ces ressources ? Si l’État a déjà prévu une masse salariale de plus de 825 milliards de fcfa pour 2025 et des dépenses de biens et services dépassant 378 milliards de fcfa, cette hausse des dépenses publiques est-elle justifiée face aux défis structurants qui persistent ?

Contrainte budgétaire majeure

Depuis plusieurs années, la part des dépenses publiques consacrée aux salaires des fonctionnaires est en constante augmentation. Avec près de 50 % du budget de l’État absorbé par la masse salariale et le fonctionnement, le gouvernement doit faire face à une contrainte budgétaire majeure : financer les infrastructures et le développement tout en assurant le paiement des salaires. La question se pose alors : cette augmentation des effectifs et des rémunérations est-elle soutenable sur le long terme ? Certains économistes estiment qu’une réforme du secteur public, axée sur l’optimisation des effectifs et une meilleure productivité, “pourrait permettre de dégager des marges budgétaires pour d’autres secteurs prioritaires, comme l’éducation, la santé et les infrastructures”.

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Parallèlement, les dépenses en biens et services, estimées à 395 milliards de fcfa, suscitent également des interrogations. Si certaines de ces dépenses sont essentielles au fonctionnement de l’État (achat de matériel, entretien des infrastructures publiques, fournitures administratives), d’autres méritent un examen approfondi quant à leur efficacité et leur impact réel sur l’économie. L’enjeu pour le gouvernement est de garantir une meilleure transparence et une gestion plus efficiente des fonds publics, afin d’éviter toute dérive budgétaire.

Quid de l’investissement productif ?

Enfin, alors que le Gabon fait face à des défis structurants majeurs – diversification économique, développement des infrastructures, accès aux services de base – la priorité devrait-elle être donnée à l’augmentation des dépenses de fonctionnement, ou à l’investissement productif ? Avec une dette publique encore significative et des besoins criants en infrastructures (routes, énergie, éducation), certains experts estiment qu’une meilleure allocation des ressources devrait être envisagée. Il s’agit non seulement de maintenir une gestion rigoureuse des finances publiques, mais aussi de stimuler la croissance économique en priorisant les projets à fort impact.

L’année 2025 sera donc déterminante pour observer comment le gouvernement va arbitrer entre dépenses récurrentes et investissements stratégiques. Une chose est certaine : après une mobilisation record des recettes, l’enjeu principal reste l’efficacité de la dépense publique. L’augmentation des ressources ne suffit pas, encore faut-il qu’elles soient bien utilisées.

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