Le secteur des transports joue un rôle clé dans le développement économique du Gabon, facilitant non seulement la mobilité des biens et des personnes, mais aussi le commerce avec les partenaires internationaux. Ce n’est pas un hasard si le régime militaire actuel entend le nationaliser. Cependant le chemin est encore long. Pour preuve, au deuxième trimestre 2024, les performances du secteur sont restées mitigées.
L’activité du secteur des transports au Gabon n’a enregistré qu’une légère augmentation de 0,6% au deuxième trimestre 2024, en grande partie grâce à l’amélioration du transport aérien, qui a progressé de 2,1%. En comparaison avec le deuxième trimestre 2023, où l’activité des transports avait enregistré une croissance de 5,7 %, les performances de 2024 sont nettement plus faibles. En 2023, la reprise post-pandémie et le retour de la mobilité internationale avaient stimulé une forte croissance dans les secteurs aérien et ferroviaire. Le ralentissement de 2024 reflète en partie la saturation des infrastructures et l’absence d’investissements suffisants dans la modernisation des équipements. Le transport ferroviaire, bien que stable avec une augmentation marginale de 0,1%, a par exemple souffert de plusieurs incidents techniques survenus au cours du trimestre.
En effet, malgré ces difficultés, la demande pour le fret ferroviaire a permis au secteur de se maintenir à flot. Le transport terrestre, en revanche, a stagné en raison de la dégradation des infrastructures routières. Pourtant essentielles au développement socio-économique du pays, celles-ci restent négligées. Plusieurs facteurs expliquent donc la faible performance du secteur des transports en 2024. Dans le même temps, les incidents sur le réseau ferroviaire, notamment ceux sur les lignes entre Milolé et Lastourville, ont entraîné des perturbations dans le transport des marchandises. De plus, le manque d’entretien des routes nationales a contribué à la stagnation du transport terrestre.
Le transport aérien reprend son envol
Seule éclaircie dans ce nuage de fumée, le transport aérien. Celui-ci a profité de l’ouverture de nouvelles lignes et de la diversification des offres au niveau domestique. Mais des défis structurels demeurent. Le principal défi pour le secteur des transports au Gabon reste le manque d’investissements dans les infrastructures. Selon les estimations, près de 45% des routes nationales nécessitent des travaux de réhabilitation. Le réseau ferroviaire, bien que vital pour le transport du manganèse et d’autres ressources, est régulièrement sujet à des interruptions en raison de pannes techniques et d’incidents de maintenance avec un impact non négligeable comme on a pu le voir. Sans investissements dans ces infrastructures clés, la croissance du secteur restera limitée, affectant ainsi la compétitivité du pays.
Perspectives et opportunités d’amélioration
Pour améliorer les performances du secteur, le gouvernement gabonais devra accroître les investissements publics et privés dans la modernisation des infrastructures. Des partenariats public-privé pour la réhabilitation des routes et des chemins de fer, ainsi que des incitations pour l’ouverture de nouvelles lignes aériennes régionales, pourraient dynamiser le secteur. En outre, des initiatives pour digitaliser la gestion des transports pourraient améliorer l’efficacité et la transparence du secteur, attirant ainsi plus d’investissements. Avec des investissements adéquats et une meilleure gestion des infrastructures, le secteur pourrait donc clairement jouer un rôle clé dans la transformation économique du Gabon.
