Le Gabon, comme d’autres pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), a récemment franchi le seuil de 70% du PIB de dette publique, fixé par les critères de convergence régionaux. En 2023, le ratio de la dette publique par rapport au PIB du Gabon a atteint 70,5%, en 2024 ce seul a franchi le cap de 73,5% et plus de 80% selon les prévisions du FMI, un dépassement qui soulève des inquiétudes tant au niveau national qu’international, malgré les récentes assurances fournies par le gouvernement.
Les pays membres de la CEMAC, qui comprend le Gabon, le Cameroun, la République du Congo, la Guinée équatoriale, le Tchad et la République centrafricaine, ont adopté des critères de convergence pour assurer une stabilité économique et éviter des déséquilibres budgétaires excessifs. Ces critères incluent notamment une limite de 70% du PIB pour la dette publique, afin de prévenir l’endettement excessif et ses conséquences néfastes. Lorsque ce seuil est franchi, cela peut signifier que le pays risque de se retrouver dans une situation financière instable, incapable de financer ses dépenses courantes et d’investir dans des projets de développement sans recourir davantage à l’emprunt.
Les causes du dépassement du seuil
Le dépassement du seuil de convergence est dû à plusieurs facteurs. Le Gabon a connu une baisse de la croissance économique en raison de la chute des prix du pétrole, une de ses principales sources de revenus. Par ailleurs, l’augmentation des taux d’intérêt mondiaux a renchéri le coût de l’emprunt, exacerbant ainsi la charge de la dette. En outre, les arriérés budgétaires et les retards dans les paiements ont contribué à l’accumulation de la dette publique.
Franchir ce seuil de 70% du PIB expose donc le Gabon à plusieurs risques. En premier lieu, ce dépassement peut compromettre la capacité du pays à accéder à de nouveaux financements externes à des conditions favorables. Les créanciers internationaux pourraient percevoir une hausse du risque et exiger des taux d’intérêt plus élevés, rendant encore plus difficile la gestion de la dette. De plus, la situation pourrait entraîner une pression accrue sur les finances publiques, avec un risque de crise budgétaire si des mesures correctives ne sont pas rapidement mises en place.
Le gouvernement gabonais doit donc mettre en œuvre des réformes fiscales et budgétaires rigoureuses pour redresser la situation, améliorer la gestion des finances publiques et éviter une dégradation de la situation économique. Par ailleurs, le dépassement du seuil de convergence de la CEMAC par le Gabon a mis en lumière une fragilité dans la gestion des finances publiques du pays. Cette situation ne fait qu’ajouter des pressions sur un pays déjà confronté à une conjoncture économique difficile.