À moins d’un mois de l’élection présidentielle gabonaise prévue le 12 avril 2025, Alain Claude Bilie-By-Nze affine sa stratégie économique et se positionne comme le candidat de l’austérité budgétaire et de la lutte contre la corruption. Dans une interview accordée à TV5 Monde Afrique le 13 mars, le candidat de la plateforme « Ensemble pour le Gabon » a insisté sur la nécessité de rationaliser les dépenses publiques, dénonçant notamment les frais de représentation du président en exercice. Il promet une réduction drastique de ces dépenses de prestige et une réforme du train de vie de l’État afin de dégager des ressources pour financer son projet de société.
Outre la réduction des dépenses publiques, Bilie-By-Nze mise sur une lutte renforcée contre la corruption pour renflouer les caisses de l’État. Il estime que des sommes considérables échappent chaque année au budget national en raison de pratiques frauduleuses et d’accords opaques passés en dehors des cadres légaux. Il annonce donc son intention de revoir, voire d’annuler, les contrats signés en marge de la législation gabonaise. Cette mesure, qui pourrait s’avérer politiquement et juridiquement complexe, s’inscrit dans une volonté affichée de restaurer la transparence et de rétablir la confiance entre l’État et les investisseurs.
Concernant la dette gabonaise, qui s’élève à environ 7 500 milliards de fcfa, l’ancien Premier ministre reste évasif sur les mécanismes concrets de réduction. Il se contente d’affirmer qu’il « regardera la question », afin d’évaluer la part réellement due et celle qui pourrait faire l’objet d’une renégociation. Il suggère également de convoquer l’ensemble des bailleurs de fonds institutionnels afin de redéfinir les engagements financiers du pays. Si cette approche ressemble davantage à une déclaration d’intention qu’à un plan structuré, elle a au moins le mérite de susciter le débat autour du refinancement et du poids de la dette sur les finances publiques à court terme.
Bilie-By-Nze insiste également sur la nécessité de diversifier l’économie gabonaise, encore largement dépendante de la rente pétrolière, du manganèse et du bois. Pour lui, le pays doit sortir de cette logique de dépendance aux matières premières en investissant dans d’autres secteurs porteurs, bien que les détails de cette diversification restent flous pour l’instant. Cette ambition, partagée par plusieurs candidats, pose la question des moyens concrets pour stimuler la production nationale et attirer des investissements hors des industries extractives.
Dans cette dynamique de réduction des charges pesant sur les Gabonais, le candidat propose également de supprimer la taxe de 7% sur les ordures ménagères. Une mesure qui, selon lui, soulagerait les ménages, mais qui pose la question du financement des services de propreté urbaine. Autant de mesures qui pourraient s’avérer salutaires d’autant que le candidat souhaite dynamiser l’industrie locale.