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Gabon : capital humain, un frein persistant au développement selon la Banque mondiale

le coup de coeur

Le Gabon souffre d’un déficit structurel de capital humain qui limite ses perspectives de croissance inclusive. Dans son dernier rapport, la Banque mondiale souligne que les faiblesses du système éducatif, l’inadéquation entre formation et emploi ainsi que les contraintes sanitaires pèsent lourdement sur la productivité et la compétitivité du pays.

Le constat est sévère dans le secteur de l’éducation. Moins de 12% des enseignants atteignent les seuils de connaissances requis en langue et en mathématiques, tandis que seulement 0,4% des écoles disposent de toilettes fonctionnelles et 14,5% de l’électricité, avec une situation particulièrement critique dans les zones rurales. De plus, la répartition des dépenses publiques reste inéquitable : elles profitent surtout au secondaire et au supérieur, au bénéfice des ménages aisés, au détriment du primaire et de la formation professionnelle.

Sur le marché du travail, le déficit de compétences est criant. Malgré un chômage estimé à près de 20 %, nombre d’entreprises peinent paradoxalement à recruter des profils qualifiés. L’inadéquation entre l’offre de formation et les besoins du tissu productif alimente ce paradoxe et empêche le secteur privé de se développer pleinement.

La santé publique constitue un autre maillon faible. Si le Gabon fait mieux que la moyenne subsaharienne, ses indicateurs restent en deçà de ceux des pays comparables. Le pays fait face à une double charge : maladies infectieuses persistantes (paludisme, VIH, infections respiratoires) et progression rapide des maladies non transmissibles (cancers, diabète, maladies cardiovasculaires). Or, 80 % des dépenses de santé sont orientées vers les soins curatifs, au détriment de la prévention, qui reste le parent pauvre du système.

Enfin, la Banque mondiale déplore un sous-investissement chronique dans le capital humain. Le Gabon consacre moins de ressources à l’éducation et à la santé que ses pairs régionaux, avec une efficacité amoindrie par une allocation budgétaire jugée peu optimale. Pour l’institution de Bretton Woods, la solution passe par le renforcement de l’éducation de base et davantage d’investissements dans la santé préventive, et surtout aligner la formation sur les besoins réels du marché du travail. Autant de leviers indispensables pour transformer le capital humain en moteur de croissance durable et inclusive.

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