L’exploitation minière est un moteur de croissance pour l’économie gabonaise, mais elle soulève des préoccupations environnementales majeures. La Note de conjoncture sectorielle à fin décembre 2024 met en lumière les impacts de l’extraction du manganèse, de l’or et d’autres minerais sur les écosystèmes locaux. La progression des activités minières en 2024 s’est accompagnée d’une augmentation de la déforestation, avec plus de 3 500 hectares affectés, contre 3 200 hectares en 2023.
La pollution des cours d’eau constitue un défi important. Selon les données officielles, les concentrations de métaux lourds dans certaines rivières proches des sites d’exploitation ont dépassé les seuils recommandés, menaçant la biodiversité et les ressources en eau potable. Par ailleurs, l’usage de mercure dans l’orpaillage artisanal demeure une préoccupation, malgré les efforts de réglementation mis en place pour réduire son impact.
Face à ces défis, le gouvernement a renforcé les obligations environnementales imposées aux entreprises minières. En 2024, 80% des sociétés opérant au Gabon ont adopté des plans de gestion environnementale, contre 65% en 2023. Toutefois, la mise en œuvre effective de ces mesures reste inégale et nécessite un suivi rigoureux.
Les initiatives de reboisement et de restauration des zones impactées commencent à produire des effets. En 2024, près de 1 200 hectares ont été réhabilités, un chiffre en hausse de 15% par rapport à l’année précédente. De plus, des partenariats avec des organisations internationales permettent d’introduire des technologies d’extraction plus respectueuses de l’environnement.
Le développement minier du Gabon doit donc logiquement s’inscrire dans une dynamique plus durable pour concilier croissance économique et préservation des ressources naturelles. L’adoption de normes plus strictes et l’investissement dans des pratiques écoresponsables seront déterminants pour limiter les effets négatifs de cette industrie.