Comilog a officiellement réaffirmé son engagement à augmenter « significativement » la part du manganèse transformée localement d’ici 2029, rejoignant ainsi la trajectoire fixée par l’État gabonais. Cette annonce, faite lors de la célébration de la Sainte-Barbe le 29 novembre 2025, marque une étape importante pour la filière minière nationale, longtemps centrée sur l’exportation de minerai brut. Pour le gouvernement, cette orientation répond à une volonté claire : faire du Gabon un acteur industriel et non plus simplement un fournisseur de matières premières.
Le virage imposé par les autorités découle d’un choix stratégique : interdire l’exportation de minerai brut à partir de 2029, afin de stimuler la valeur ajoutée locale. Après des négociations serrées avec les opérateurs miniers, le pays veut désormais ancrer une véritable industrie métallurgique capable de produire localement du manganèse à forte valeur. Comilog, acteur historique du secteur, s’inscrit pleinement dans ce mouvement et accepte de réajuster son modèle opérationnel.
Cette ambition nécessitera toutefois des investissements massifs tant dans les outils industriels que dans les infrastructures de transport. La modernisation du Transgabonais, via le Programme de Modernisation et de Sécurisation (PMS), est centrale dans cette dynamique. L’amélioration de la gouvernance et du cadre d’exploitation de Setrag doit garantir la fluidité et la sécurité des flux de minerai, un prérequis essentiel pour toute montée en capacité.
Au-delà de l’enjeu industriel, l’initiative offre des perspectives nouvelles pour l’économie gabonaise entre montée en compétences locales, création d’emplois industriels, développement de PME satellites et renforcement de la compétitivité du pays dans la chaîne de valeur mondiale. Si la mise en œuvre reste complexe, le choix de Comilog d’embrasser pleinement cette transition donne un signal fort : le Gabon semble engagé dans une véritable transformation structurelle de son secteur minier.
