spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Gabon-Congo : ces deux pays qui dopent la frénésie d’emprunts publics de la région 

le coup de coeur

À eux seuls, le Gabon et le Congo captent plus de 80 % des emprunts publics en février, avec 290 milliards de fcfa  pour Libreville et 160 milliards pour Brazzaville. Une dépendance massive aux financements du marché, qui soulève des questions sur la soutenabilité de cette stratégie. Pourquoi ces deux pays empruntent-ils autant, et surtout, peuvent-ils encore tenir ce rythme ?

Avec l’élection présidentielle en ligne de mire, le Gabon est clairement le plus gourmand. Entre gestion de la dette, financement du budget et projets d’investissement, le pays a déjà levé 55 milliards de fcfa  en début de mois, avec une partie des fonds servant directement à racheter des obligations arrivant à échéance. Un jeu d’équilibriste où l’on emprunte pour rembourser, tout en essayant de dégager des marges pour de nouveaux besoins. Sauf qu’avec la politique monétaire plus restrictive de la Beac, les taux d’intérêt montent, et le coût de la dette explose. 

Le Congo, de son côté, alterne entre Obligations du Trésor Assimilables (OTA) pour 75 milliards et Bons du Trésor Assimilables (BTA) pour 85 milliards, une stratégie qui mixe court et long terme. Le pays n’a pas vraiment le choix : ses finances publiques restent fragiles, et l’endettement est devenu un levier incontournable pour boucler le budget. Mais là encore, l’accès aux liquidités devient plus complexe, et la Cobac, en durcissant les règles de prêts bancaires aux États, ajoute une pression supplémentaire.

Si ces deux pays empruntent autant, c’est aussi parce qu’ils doivent faire face à des défis budgétaires majeurs. Le Gabon est en pleine transition politique et cherche à stabiliser son économie, tandis que le Congo tente de rééquilibrer ses finances après des années de tensions économiques. Problème : cette dépendance au marché des titres publics pourrait vite devenir un piège, surtout si les investisseurs commencent à douter de leur capacité de remboursement.

Pour l’instant, la machine tourne encore, mais jusqu’à quand ? Entre durcissement monétaire, pression des créanciers et risques de tensions budgétaires, le Gabon et le Congo jouent une partie serrée. Une chose est sûre : tant que ces États auront besoin d’argent, la frénésie d’emprunts publics ne risque pas de s’arrêter. On notera également que le Gabon multiplie ses sources d’emprunts, à l’image des 131 milliards de fcfa qui s’apprêtent à être contractée par le gouvernement auprès d’Afreximbank. 

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles