Depuis le début de l’exercice budgétaire 2025, le Gabon a déjà levé plus de 310 milliards de fcfa sur les marchés financiers et auprès d’institutions internationales, représentant 31,7 % du montant total de 978,4 milliards de fcfa prévu cette année selon la Loi de Finances 2025. La dernière opération en date, un emprunt obligataire lancé le 27 novembre 2024 sur le marché sous-régional sous l’appellation « EOG Multi-Tranches II 2024-2030 », a permis de mobiliser 80,065 milliards de fcfa (environ 133 millions de dollars). Cette levée de fonds s’est déroulée avec succès après une prolongation de la période de souscription de plus d’un mois, permettant d’atteindre l’objectif initial fixé à 80 milliards de fcfa.
Les investisseurs camerounais ont joué un rôle déterminant dans cette émission obligataire, représentant 78,1 % des souscriptions comme nous vous l’annoncions il y a quelques jours, loin devant le Gabon (19,62 %), le Congo (1,97 %) et le Tchad (0,31 %). Ce dynamisme traduit une forte confiance des investisseurs régionaux dans la capacité du Gabon à honorer ses engagements financiers.
Mais en dehors de cet emprunt sur le marché sous-régional, le pays a également sécurisé 100 milliards de fcfa auprès de Cargill et 131 milliards de fcfa auprès d’Afreximbank, portant le total des financements déjà mobilisés à 310 milliards de fcfa en seulement quelques mois. L’objectif du gouvernement est de lever près de 978,4 milliards de fcfa en 2025 à travers des financements extérieurs et domestiques. Ces ressources doivent permettre de couvrir une partie des besoins budgétaires du pays, notamment dans le cadre du Plan national de développement pour la transition (PNDT).
Ce programme ambitionne d’accélérer les investissements dans les infrastructures, d’améliorer les services publics et de renforcer la résilience économique du Gabon. La progression rapide de la mobilisation des fonds montre l’importance de ces emprunts dans la stratégie budgétaire du gouvernement, qui vise à diversifier ses sources de financement tout en maintenant une gestion prudente de la dette publique.
Avec plus d’un tiers des fonds déjà levés, le Gabon devra encore mobiliser environ 668 milliards de fcfa d’ici la fin de l’année pour atteindre son objectif. La poursuite des discussions avec des institutions financières internationales, ainsi que la possibilité de nouvelles émissions obligataires sur le marché régional, seront des leviers clés pour sécuriser ces ressources. La capacité du pays à attirer des financements à des conditions compétitives sera un enjeu majeur, notamment dans un contexte régional marqué par des tensions économiques et un accès parfois limité aux capitaux.
Le succès de ces premières levées de fonds démontre la confiance des investisseurs dans la trajectoire financière du pays, mais aussi l’urgence pour le gouvernement de maintenir une gestion rigoureuse de sa dette. Alors que les emprunts permettent de financer les grands projets de développement, ils nécessitent également une vigilance accrue sur les capacités de remboursement et les équilibres budgétaires à moyen terme. La suite de l’exercice budgétaire sera donc cruciale pour mesurer l’efficacité des choix financiers du Gabon et leur impact sur la stabilité économique du pays.