L’activité de crédit bancaire s’est nettement contractée au premier trimestre 2025. Les financements octroyés reculent de -13%, après plusieurs trimestres de progression observés en 2024. Ce repli traduit un durcissement des conditions d’accès au crédit, dans un contexte marqué par la prudence des banques. La demande de financement de la part des entreprises a également fléchi, en raison d’une conjoncture jugée trop incertaine pour engager de nouveaux investissements.
Les créances en souffrance augmentent de +4,8% sur le trimestre et de +16,1% en glissement annuel. Ce niveau élevé pousse les établissements financiers à limiter leur exposition au risque. Les secteurs les plus touchés sont le commerce, les services et certaines industries de transformation, particulièrement vulnérables aux aléas de la demande intérieure et aux contraintes logistiques. Les banques privilégient désormais les clients jugés plus solvables, accentuant l’exclusion financière de nombreuses petites et moyennes entreprises.
Parallèlement, les dépôts bancaires progressent de +4%, confirmant que les ménages et entreprises privilégient l’épargne à l’investissement. Cette augmentation des dépôts traduit une prudence généralisée, dans un climat où les perspectives économiques apparaissent incertaines. Le renforcement de la liquidité bancaire contraste donc avec la baisse du financement de l’économie réelle, accentuant le paradoxe du secteur financier.
La contraction des prêts, combinée à la hausse des dépôts, illustre un climat de méfiance généralisée. Le système bancaire se montre résilient en termes de liquidité, mais moins engagé dans le soutien direct à l’activité économique. Cette situation reflète les tensions entre la nécessité de préserver la stabilité financière et le besoin de stimuler l’investissement productif dans un contexte de ralentissement.