EDIB International a récemment manifesté son intérêt pour un investissement massif au Gabon, estimé à 6,4 milliards de dollars sur une période de cinq ans. Lors d’une rencontre avec le ministre du Pétrole et du Gaz, Marcel Abeke, le PDG du groupe, Chief Kwame Springer, a présenté les grands axes de cet engagement. Ce financement couvrirait plusieurs secteurs stratégiques, notamment la construction d’une raffinerie, l’expansion des infrastructures routières, l’implantation de 100 stations-service et des investissements dans l’agro-industrie et le secteur minier. Si ces ambitions sont confirmées, elles pourraient transformer durablement le paysage économique gabonais.
Vers la fin de la dépendance aux importations ?
La construction d’une raffinerie constitue l’un des volets les plus importants de cet investissement. EDIB International envisage une capacité de production de 50 000 à 100 000 barils par jour, une initiative qui pourrait réduire la dépendance du Gabon aux importations de produits raffinés. De plus, ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation du secteur énergétique national. Cependant, aucune information précise n’a encore été donnée sur le financement du projet ni sur le modèle économique envisagé, ce qui suscite une attente prudente.
Le secteur des infrastructures routières figure également parmi les priorités d’EDIB International, avec un objectif d’amélioration du réseau de transport pour soutenir la logistique et l’accès aux marchés. Parallèlement, le projet d’implantation de 100 stations-service vise à renforcer la distribution de carburant à travers le territoire. Cette initiative pourrait améliorer l’accès énergétique des populations et des entreprises, mais sa faisabilité reste à évaluer, notamment en termes de rentabilité et de modèle de déploiement.
Renforcer la transparence et l’attractivité
Le Gabon attire les investisseurs grâce à sa stabilité politique et à un environnement des affaires en nette amélioration. Depuis 2024, des réformes économiques ont été mises en place pour renforcer la transparence et l’attractivité du pays. Chief Kwame Springer a souligné que ces avancées rendent le Gabon propice à des investissements d’envergure. Toutefois, plusieurs investisseurs ont déjà manifesté par le passé leur volonté d’injecter des capitaux dans le pays, mais le climat des affaires a souvent constitué un frein à la concrétisation de ces projets. Il faudra donc s’assurer que les engagements financiers sont solides et que les projets respectent les priorités nationales en matière de développement durable et d’intégration locale.
Malgré l’enthousiasme suscité par cette annonce, plusieurs questions restent en suspens. Le gouvernement devra évaluer les garanties apportées par EDIB International, notamment en termes de financement et d’exécution des projets. L’expérience du groupe dans d’autres pays africains, comme le Nigeria et l’Angola, pourrait rassurer, mais seul un accord formel permettra de mesurer la réalité de cet engagement. Pour le Gabon, cet investissement représente une opportunité significative, à condition qu’il soit structurant, réaliste et bénéfique à long terme.