Dans le cadre de l’exercice budgétaire 2025, le Gabon prévoit de lever 978,4 milliards de fcfa afin de financer ses besoins en investissements et en dépenses publiques. À ce jour, 310 milliards de fcfa ont déjà été mobilisés, représentant 31,7 % de cet objectif. Cette somme a été obtenue grâce à plusieurs opérations financières, dont 100 milliards de fcfa levés auprès de Cargill, 131 milliards de fcfa auprès d’Afreximbank, et plus récemment 80 milliards de fcfa sur le marché financier sous-régional à travers l’emprunt obligataire « EOG Multi-Tranches II 2024-2030 ». Ces financements constituent une première étape importante, mais le gouvernement doit encore réunir près de 670 milliards de fcfa pour atteindre son objectif annuel.
Recours aux financements extérieurs
Ces emprunts sont essentiels pour la mise en œuvre du Plan national de développement pour la transition (PNDT), qui repose sur des investissements stratégiques dans les infrastructures, la modernisation des services publics et le soutien à la croissance économique. Le recours aux financements extérieurs et régionaux permet au Gabon de diversifier ses sources de capitaux et de limiter la pression sur les ressources budgétaires internes. Toutefois, la capacité du pays à sécuriser ces financements dépendra des conditions du marché et de la confiance des investisseurs, notamment dans un contexte où plusieurs pays de la sous-région sont également en quête de capitaux.
Pour compléter les 668 milliards de fcfa restants, le Gabon devra explorer différentes stratégies de financement, notamment de nouveaux accords avec des institutions financières internationales, la poursuite des émissions obligataires sur le marché régional et potentiellement des prêts bilatéraux avec des partenaires économiques. Le gouvernement devra également s’assurer que ces financements sont obtenus à des taux compétitifs et dans des conditions qui ne compromettent pas la soutenabilité de la dette publique. Une gestion prudente de l’endettement sera donc un facteur clé pour éviter une accumulation de charges financières excessives à moyen et long terme.
Gabon : un pays attractif
La rapidité avec laquelle le Gabon a levé plus de 310 milliards de fcfa en quelques mois témoigne de l’attractivité du pays auprès des investisseurs. Toutefois, la mobilisation des fonds restants pourrait s’avérer plus complexe, notamment si les conditions financières se durcissent ou si la capacité d’absorption du marché sous-régional atteint ses limites. La réussite de cette stratégie dépendra également de la mise en œuvre efficace des projets financés, afin de garantir un retour sur investissement permettant de soutenir la croissance économique et de renforcer la confiance des créanciers.
Alors que l’année budgétaire se poursuit, le gouvernement devra naviguer entre la nécessité d’accélérer les financements et l’impératif de maintenir un cadre budgétaire équilibré. Avec plus de deux tiers des ressources encore à mobiliser, l’enjeu sera de sécuriser ces fonds sans alourdir excessivement la charge de la dette, tout en veillant à ce que les investissements financés contribuent réellement à la transformation économique du pays.
