Une lettre ouverte adressée au Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, circule massivement sur les réseaux sociaux. Son auteur, un opérateur de grue gabonais certifié et expérimenté, y dénonce les conditions de travail qu’il qualifie « d’esclavage moderne » sur des chantiers confiés à des entreprises étrangères, principalement libanaises. Selon lui, « quand Oligui arrive sur un chantier, il ne parle à aucun ouvrier. Et dès qu’il repart, on nous coupe le salaire parce qu’on a osé crier pour dénoncer nos faux contrats. »
L’auteur du post souligne de fortes disparités salariales pour des postes équivalents : « La grue vaut 500000 fcfa le mois pour un Gabonais, et 1500000 fcfa pour un Libanais, avec toutes les primes. Nous, où sont nos primes ? Où est la justice ? » Il dénonce également la présence d’opérateurs étrangers sans permis ni certification, responsables selon lui d’accidents graves, parfois mortels, sur les chantiers : « On nous fait travailler à des hauteurs dangereuses sans protection. Un Sénégalais a cassé le bras d’un Gabonais à l’immeuble Bateau. Un travailleur est mort d’une chute parce qu’on ne lui a pas donné de harnais. »
Des manœuvres sont incitées à mentir pour masquer les réalités
Il affirme que lors des visites médiatisées, des manœuvres sont incitées à mentir pour masquer les réalités : « On leur dit de ne surtout pas dire la vérité. Et certains Gabonais complices couvrent tout cela. » L’ensemble de son témoignage décrit un environnement où la sécurité, les qualifications et le respect des droits des travailleurs semblent largement négligés. Beaucoup de faux ingénieurs, recrutés juste parce qu’ils sont Libanais. Résultat : fissures, piscines qui fuient, terrasses dangereuses.
L’appel anonyme de ce travailleur rapidement devenu viral, est direct : « Qu’ils comparent les salaires des Gabonais et ceux des étrangers pour les mêmes postes. Il verra que c’est de l’esclavage moderne au 9ᵉ degré. Nous ne voulons pas de favoritisme. Nous voulons seulement de la justice. » La viralité de sa lettre met en lumière un débat sensible sur l’équité, la sécurité et le respect des travailleurs sur les chantiers au Gabon.








