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Gabon : explosion des dépenses politiques qui passent de 6 à 78,9 milliards de fcfa en 2025

le coup de coeur

Le budget 2025 consacre 78,9 milliards de fcfa aux dépenses à caractère politique, un montant en augmentation de 1215% par rapport aux 6 milliards de 2024 et près de 15 fois supérieur aux 5,3 milliards alloués en 2023. Il s’agit de l’une des hausses les plus marquantes de cette Loi de Finances, bien au-dessus de celles observées sur des postes budgétaires clés comme l’éducation, la santé ou les infrastructures. Une telle progression interroge sur ses motivations et ses implications à court et long terme.

Ces dépenses englobent le fonctionnement des institutions de la transition, les frais de représentation et de logistique gouvernementale, ainsi que divers coûts administratifs. Toutefois, leur ventilation détaillée n’est pas explicitement précisée, rendant difficile l’évaluation de leur impact réel. Par comparaison, les crédits alloués à l’éducation nationale, un secteur crucial pour le développement du pays, progressent de seulement 7%, atteignant 152 milliards en 2025 contre 142,1 milliards en 2024. De même, les fonds dédiés à la santé publique augmentent de 6,2%, passant de 92,8 milliards à 98,5 milliards de fcfa. Ces hausses restent proportionnellement bien inférieures à l’évolution des dépenses politiques, ce qui interroge sur la hiérarchisation des priorités budgétaires.

L’exemple sénégalais et ivoirien

Comparaison n’est pas raison. Pourtant, à l’échelle régionale, la comparaison est frappante. Le Sénégal consacre environ 62 milliards de fcfa aux dépenses politiques, soit 0,9% de son budget total, tandis que la Côte d’Ivoire alloue environ 0,7% des dépenses de l’État à ces mêmes fonctions. Au Gabon, avec un budget global de dépenses de 2 996,5 milliards de fcfa, ces dépenses politiques représentent désormais 2,6% du total, une proportion bien plus élevée. Ce niveau d’engagement financier, dans un contexte économique où les ressources publiques sont limitées, suscite des interrogations sur son efficacité et sa nécessité.

L’évolution de cette ligne budgétaire dans les prochaines années sera un indicateur clé pour comprendre si cette augmentation est conjoncturelle ou structurelle. A quel objectif elle obéit. Une communication plus détaillée sur l’utilisation de ces fonds pourrait permettre de mieux mesurer leur contribution à l’efficacité de l’administration et aux objectifs de la transition politique en cours. Pour l’heure, la question demeure : dans quelle mesure cette hausse des dépenses politiques s’accompagnera-t-elle d’un renforcement concret des institutions et d’une amélioration de la gouvernance ?

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