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Gabon: face à la pollution au large de Mayumba Oligui veut des comptes

le coup de coeur

Alors que le Gabon cherche à séduire les grands groupes pétroliers pour relancer l’exploration offshore, une nappe d’hydrocarbures est venue troubler le discours officiel. Détectée le 24 septembre au large de Mayumba, dans le sud du pays, la pollution serait apparue près de la frontière maritime avec le Congo, une zone stratégique pour les activités pétrolières. Les images satellites de l’Agence Gabonaise d’Études et d’Observations Spatiales ont confirmé la présence de pétrole brut en mer.

La nappe se déploie sur une centaine de kilomètres de côtes, entre Mayumba et Mayonami. Même si sa composition granuleuse limite pour l’instant l’impact immédiat, les risques sont bien réels pour les pêcheurs, les populations côtières et la biodiversité marine. Dans une région où l’économie locale repose sur la pêche artisanale et le tourisme balnéaire, les inquiétudes montent face aux conséquences à moyen terme.Brice Clotaire Oligui Nguema a réagi sans attendre. Le chef de l’État a convoqué une réunion extraordinaire du Conseil National de la Mer et ordonné une opération de dépollution coordonnée. L’objectif est d’identifier rapidement l’origine de la fuite et sanctionner les responsables. Libreville ne veut pas d’une affaire étouffée et entend afficher une fermeté exemplaire.

Une enquête environnementale et judiciaire est désormais lancée. Des analyses isotopiques sont en cours pour retracer l’origine exacte du brut et déterminer si la pollution provient d’un navire de passage ou d’une installation offshore. Dans un contexte où le pays met en avant la fiabilité de son cadre réglementaire pour attirer les investisseurs, toute négligence coûtera cher aux contrevenants.

Pour le gouvernement, cette affaire dépasse le simple registre écologique. Elle touche directement à l’image du Gabon comme acteur responsable dans la production pétrolière. Alors que Libreville ambitionne de renforcer sa place sur le marché régional, il lui faut montrer que l’exploitation des ressources ne peut se faire au détriment de l’environnement et des communautés locales. La bataille pour Mayumba est aussi une bataille pour la crédibilité du pays.

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