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Gabon : faute d’accord avec le FMI, Afreximbank devient le partenaire privilégié

le coup de coeur

Alors que les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) n’ont pas encore abouti à un accord formel, le Gabon s’appuie de plus en plus sur Afreximbank pour financer ses ambitions. La signature par Henri-Claude Oyima, ministre de l’Économie et des Finances, d’un accord de 1800 milliards de fcfa avec l’institution bancaire africaine illustre ce repositionnement stratégique, mais aussi une certaine contrainte.

Le Projet de Loi de Finances 2026 prévoit en effet des besoins de financement colossaux, estimés à 3200 milliards de fcfa. Faute d’un appui budgétaire du FMI, censé apporter à la fois des ressources financières et une caution de crédibilité auprès des autres bailleurs, le Gabon n’a eu d’autre choix que de se tourner vers Afreximbank, qui avait déjà annoncé son intention d’accompagner le pays à hauteur de 5 milliards de dollars.

Les autorités mettent en avant la destination “sociale” et “productive” de ces fonds : santé, éducation, infrastructures, logement, énergie et eau. Officiellement, chaque franc mobilisé doit se traduire par des salles de classe, des lits d’hôpital, des routes construites ou réhabilitées. Mais cette communication masque l’enjeu central. Ces financements ne sont pas des dons, ce sont des prêts, avec des conditions et un coût pour les finances publiques.

Le choix d’Afreximbank comme partenaire privilégié a aussi une portée politique. Contrairement au FMI, qui conditionne son appui à des réformes structurelles et à une discipline budgétaire stricte, Afreximbank offre des ressources rapides, sans ingérence directe dans les choix économiques internes. Un avantage à court terme pour les autorités, mais un risque à moyen terme, car l’absence de programme FMI peut freiner la confiance des autres investisseurs institutionnels et accroître la dépendance à un seul partenaire financier.

In fine, l’accord signé avec Afreximbank traduit un paradoxe. Il permet de donner l’image d’un pays en mouvement, mobilisant des financements massifs pour ses projets, mais il révèle aussi les fragilités de la stratégie économique gabonaise. Faute d’accord avec le FMI, le Gabon s’en remet à Afreximbank, au risque de voir ses marges de manœuvre financières se rétrécir et sa dépendance s’accentuer.

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