Le ministre d’État en charge de l’Économie, Henri-Claude Oyima, déroule sa communication officielle sur la coopération avec le FMI, promettant une relation « assumée et équilibrée ». Mais derrière ces mots soigneusement choisis, la réalité budgétaire inquiète de plus en plus. Le discours affiché apparaît davantage comme un coup de bluff destiné à rassurer les partenaires internationaux qu’une feuille de route chiffrée crédible.
Lors de ses rencontres avec Aliona Cebotari et Alain Gaugris, représentants du FMI, Oyima a vanté une « nouvelle dynamique de réformes » avant de lancer des discussions approfondies. La stratégie est de montrer de la fermeté et du volontarisme, tout en gardant la main sur le calendrier des mesures et le rythme des annonces. Un vrai poker menteur, où chaque promesse publique masque l’absence de données tangibles et le manque de transparence sur les engagements financiers de l’État.
Le ministre met en avant l’objectif d’une croissance à deux chiffres, alignée avec la vision du Président Oligui Nguema. Mais cette ambition semble déconnectée de la réalité où les réformes nécessaires pour assainir les finances publiques exigeraient un calendrier strict et des décisions parfois impopulaires, dont aucune n’a été clairement détaillée. Entre discours optimiste et cartes cachées, la tension entre communication et crédibilité devient manifeste.
Cette posture rassure peut-être temporairement les investisseurs et le FMI, mais elle pose une question essentielle. Le Gabon est-il réellement prêt à affronter ses fragilités budgétaires ou se limite-t-il à un exercice de communication maîtrisée ? L’absence de chiffres précis et de calendrier public rend la coopération internationale conditionnelle à une confiance qui pourrait rapidement se fissurer.
En fin de compte, ce « poker menteur » d’Henri-Claude Oyima illustre un paradoxe. Le gouvernement veut apparaître comme un partenaire fiable tout en ménageant ses marges de manœuvre face aux réalités financières internes. Pour que cette stratégie ne se transforme pas en fiasco, le Gabon devra prouver que ses réformes ne sont pas que des coups de bluff, mais bien des décisions concrètes et audacieuses.