Le 18 octobre 2024, Gabon Oil Company (GOC) a officialisé le rachat de 15% des parts du champ pétrolier de Baudroie détenu par TotalEnergies. Cette acquisition vise dans la forme, à renforcer la production nationale, avec une estimation d’augmentation de 500 à 1000 barils par jour, selon les déclarations de Marcelin Simba Ngabi, l’administrateur directeur général de la GOC. Cependant, derrière cette stratégie d’expansion se cachent des enjeux financiers et des risques considérables pour l’entreprise et l’État gabonais. Des risques dont le principal demeure la dette colossale vis-à-vis de Gunvor. 

Il faut dire que cette initiative s’inscrit, dans un contexte où la GOC doit faire face à des obligations de remboursement d’environ 750 milliards de fcfa envers Gunvor d’ici cinq ans. Ce poids de la dette représente un défi majeur, car l’expansion rapide et les acquisitions peuvent se révéler coûteuses, surtout lorsque les recettes pétrolières fluctuent en fonction des prix du marché mondial. La nécessité de rembourser cette somme importante pourrait mettre la GOC sous pression, risquant ainsi d’affecter sa capacité à financer de nouveaux projets ou à maintenir ses opérations actuelles.

En effet, la stratégie d’acquisition agressive de la GOC soulève des inquiétudes quant à sa viabilité à long terme. Si la GOC choisit d’augmenter son rôle d’opérateur sur des champs comme Baudroie tout en jonglant avec des dettes considérables, elle risque de sacrifier sa stabilité financière. L’endettement pourrait également entraver sa flexibilité pour investir dans des technologies modernes et des pratiques durables, cruciales dans un contexte énergétique mondial en évolution.

Parallèlement, cette politique d’expansion pourrait engendrer des tensions avec des partenaires internationaux. Bien que TotalEnergies ait exprimé son désir de collaborer avec la GOC, une telle dynamique pourrait être perçue comme une menace par d’autres acteurs du secteur pétrolier, incitant certains à réévaluer leur engagement au Gabon. Cela pourrait freiner les investissements étrangers, essentiels pour le développement des infrastructures et des capacités d’exploitation.

La pression accrue pour générer des revenus rapides, afin de couvrir les dettes, pourrait conduire la GOC à négliger les aspects environnementaux et sociaux de ses opérations. Dans un monde où la responsabilité sociale des entreprises est de plus en plus scrutée, cette approche pourrait nuire à l’image de la GOC et du Gabon sur la scène internationale. Ainsi, bien que l’acquisition du champ de Baudroie représente une avancée, les dangers inhérents à cette stratégie agressive pourraient peser lourdement sur l’avenir de l’entreprise et de l’économie gabonaise.