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Gabon-Guinée équatoriale : Obiang Nguema, nouveau maître du jeu ?

le coup de coeur

Alors que la Cour internationale de justice (CIJ) venait tout juste d’attribuer à la Guinée équatoriale la souveraineté sur l’île Mbanié ainsi que les îlots Cocotiers et Conga, renforçant la position stratégique de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, un autre épisode vient souligner le poids grandissant de Malabo face à Libreville : la présence sur le terrain de techniciens équato-guinéens appelés à la rescousse pour réparer un câble électrique haute tension à l’origine des délestages récurrents dans la capitale gabonaise.

Cette double réalité illustre crûment l’affaiblissement du Gabon sous la présidence de Brice Clotaire Oligui Nguema, confronté à des défaites aussi bien diplomatiques que techniques. Le Gabon cède un territoire aux eaux riches en hydrocarbures, pendant que ce dernier se positionne non seulement comme un concurrent régional mais aussi comme un partenaire incontournable, allant jusqu’à dépêcher ses propres techniciens pour pallier les incapacités techniques de la SEEG (Société d’énergie et d’eau du Gabon), la Société d’énergie et d’eau du Gabon. Cette situation est non seulement humiliante, mais elle révèle aussi l’ampleur du retard gabonais en matière de formation et d’entretien des infrastructures essentielles.

Le recours à des experts équato-guinéens, depuis le 2 juin 2025, pour réparer le câble haute tension 90kV reliant la centrale Karpowership au réseau SEEG, souligne l’incapacité chronique des équipes locales à gérer un incident pourtant basique dans un secteur clé. Ce manquement technique s’inscrit dans un tableau plus large de défaillance institutionnelle et de mauvaise gouvernance, qui fragilise la souveraineté énergétique du Gabon. Pendant ce temps, la Guinée équatoriale continue d’étendre son influence, déjà visible dans l’alimentation électrique des localités gabonaises du nord, telles que Bitam et Oyem.

Sur le plan diplomatique, la reconnaissance de la souveraineté équato-guinéenne sur l’île Mbanié vient couronner la stratégie patiente et bien orchestrée d’Obiang Nguema, appuyée sur des bases juridiques solides datant de la convention franco-espagnole de 1900. Libreville, pourtant riche en ressources, subit une nouvelle humiliation territoriale, et l’option choisie par Oligui Nguema, est perçue par beaucoup comme une forme de résignation face à un adversaire qui maîtrise désormais les règles du jeu régional.

Le Gabon doit tirer la sonnette d’alarme. Entre pertes territoriales, reculs diplomatiques et dépendance technique vis-à-vis d’un voisin longtemps considéré comme secondaire, c’est tout un modèle de souveraineté nationale qui est mis à mal. Le président Oligui Nguema ne peut plus se contenter d’une posture conciliante et doit impérativement réviser sa stratégie pour reprendre l’initiative, moderniser ses infrastructures, renforcer la formation locale, et affirmer fermement ses intérêts dans cette sous-région en pleine recomposition. Sans quoi, le Gabon risque de continuer à s’effacer au profit d’une Guinée équatoriale plus audacieuse et mieux organisée.

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