Le président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a procédé ce mercredi 15 janvier 2025 à un remaniement ministériel marqué par la nomination, entre autres, de Mark Alexandre Doumba au poste de ministre de l’Économie et des Participations. À 37 ans, ce jeune entrepreneur et économiste, fils d’Emile Doumba, ancien ministre des Finances sous Omar Bongo, succède à Mays Mouissi, dont le bilan contrasté a été marqué par des succès en matière de collecte des recettes fiscales, mais aussi par des déboires avec les institutions financières internationales.
Alors que Doumba incarne une nouvelle génération de leaders économiques, son manque d’expérience dans la gestion publique soulève des questions légitimes : saura-t-il relever les défis qui l’attendent ? Mark Alexandre Doumba arrive avec un bagage académique et professionnel qui force l’admiration. Diplômé de prestigieuses institutions comme la George Washington University, la London School of Economics et la Harvard Kennedy School, il est également à la tête de ClikAfrik Group, une entreprise spécialisée dans la digitalisation des services financiers en Afrique francophone.
Manque d’expérience en gestion publique
Son expertise en finance, en innovation et en développement économique est indéniable. Pourtant, une question demeure : son manque d’expérience dans la gestion publique. Mark Doumba n’a jamais occupé de fonction gouvernementale. Sa nomination traduit-elle une volonté de privilégier l’innovation et la digitalisation au détriment de l’expérience administrative ? Ou bien son parcours dans le secteur privé lui permettra-t-il d’apporter une nouvelle dynamique à l’économie gabonaise ?
Les réalisations de Mays Mouissi : un héritage à ne pas négliger
Il est important de rappeler que Mays Mouissi, malgré son éviction, a laissé un héritage significatif avec des recettes fiscales collectées à hauteur de 1 222 milliards de fcfa entre août 2023 et Septembre 2024. Sous son mandat, le Gabon a enregistré des performances exceptionnelles en matière de collecte de recettes douanières également avec près de 500 milliards de fcfa sur la même période, un élément crucial pour financer les projets de développement. De plus, il a initié des réformes visant à diversifier l’économie gabonaise, traditionnellement dépendante du pétrole.
Ces avancées, bien que souvent éclipsées par les tensions avec les institutions financières internationales, constituent un socle solide sur lequel Mark Doumba devra s’appuyer. Le nouveau ministre de l’Économie arrive à un moment critique pour le Gabon. Le pays est confronté à des défis majeurs : moderniser l’appareil productif, améliorer l’environnement des affaires, renforcer l’inclusion financière et accélérer la digitalisation des services publics.
Le défi de l’innovation
Sa nomination reflète une volonté du gouvernement de miser sur l’innovation pour relever ces défis. Cependant, la question de sa capacité à concilier ces ambitions avec les réalités du terrain reste ouverte. Comment compte-t-il poursuivre les réformes fiscales initiées par Mouissi tout en introduisant de nouvelles approches basées sur la technologie ? Sa vision pour l’inclusion financière, notamment à travers des projets comme ClikPay, pourra-t-elle être étendue à l’échelle nationale ? Autant de questions que se posent bon nombre d’observateurs.