Écarté de la course présidentielle dub12 avril prochain, Jean Rémy Yama ne cache pas sa déception face à une campagne qu’il juge sans saveur. « Après une transition censée marquer une rupture, je m’attendais à une campagne vivante, intense, avec un réel engouement. Or ce que l’on voit aujourd’hui c’est une campagne terne, morne, sans relief », a-t-il déclaré. Une critique qui reflète le malaise d’une partie de l’opinion, désabusée par le climat politique ambiant.
L’ex-leader syndical, désormais en marge du processus électoral, regrette l’absence de débats d’idées et l’exclusion de certaines candidatures qu’il considère comme porteuses d’alternatives. Pour lui, cette élection n’incarne pas le renouveau promis au lendemain du coup d’État d’août 2023. Son amertume s’accompagne d’un appel à la mobilisation populaire, dans un contexte où la participation s’annonce incertaine.
En guise de protestation, Jean Rémy Yama a annoncé l’organisation d’une « journée morte » le 12 avril, à deux jours du scrutin. Ce mot d’ordre vise, selon lui, à exprimer le rejet d’un processus qu’il estime verrouillé. Il invite les citoyens à cesser toute activité ce jour-là, pour faire entendre leur frustration et leur aspiration à une démocratie véritablement inclusive.
Cette initiative, bien que symbolique, interroge sur le niveau d’adhésion des Gabonais à l’exercice électoral actuel. Alors que les huit candidats retenus poursuivent leur campagne dans un climat plutôt feutré, l’intervention de Yama vient raviver un débat sur la légitimité et l’ouverture du processus. Reste à voir si son appel à la mobilisation rencontrera un écho dans l’opinion ou s’il demeurera une voix isolée dans le tumulte électoral.