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Gabon: jour de vérité pour “Brice Tout Puissant”

le coup de coeur

Le Gabon se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins avec un référendum constitutionnel qui s’apparente davantage à une opération politique coûteuse qu’à une véritable avancée démocratique. À quelques heures du scrutin, il est impossible de ne pas souligner l’absurdité d’une telle dépense – 27 milliards de fcfa pour une campagne de seulement 10 jours, soit 2,7 milliards par jour, dans un pays où les priorités urgentes sont ailleurs. Face à une crise économique persistante, une dette publique en constante augmentation et des secteurs vitaux comme la santé et l’éducation sous-financés, l’allocation de telles sommes à une campagne aussi superficielle soulève des interrogations légitimes sur les choix du gouvernement de transition. Il est d’autant plus difficile d’accepter que ces fonds aient été dépensés alors que de nombreux Gabonais souffrent de l’insuffisance des services publics essentiels.

Des méthodes électorales longtemps décriées

Derrière ce gâchis financier se cache une réalité politique inquiétante : la manipulation des citoyens. La cérémonie de clôture de la campagne pour le « Oui », le 15 novembre, a été marquée par une distribution massive de billets de 5000 fcfa et plus à des jeunes, des mères de famille et des citoyens vulnérables, transportés par bus jusqu’au Palais des Sports de Libreville et à travers l’ensemble du territoire. Des vidéos en notre possession l’attestent. Ce type de manipulation électorale, qui rappelle les méthodes longtemps décriées du Parti démocratique gabonais (PDG), ont été observé à de nombreux endroits et sur l’ensemble du territoire. La population étant transformée en simple instrument de propagande. En échange de quelques billets, ces Gabonais ont été contraints à assister à des meetings politiques, sans véritablement comprendre les enjeux d’un projet qui devrait pourtant être porté par un débat démocratique authentique, et non par des pratiques clientélistes.

Une déconnexion entre priorités gouvernementales et besoins réels des Gabonais

Cette situation fait écho aux critiques acerbes de figures de l’opposition comme Albert Ondo Ossa, qui rejette catégoriquement cette révision constitutionnelle. Selon lui, cette réforme n’est qu’une tentative de maintenir un système politique autoritaire sous couvert de changements cosmétiques. Ondo Ossa a appellé à une rupture radicale avec un système qui a plongé le pays dans la crise. En insistant sur le rejet de cette révision, l’opposant a mis en lumière la déconnexion totale entre les priorités politiques du gouvernement et les besoins réels des Gabonais, qui souffrent d’une gouvernance inefficace, de l’ineptie des réformes économiques et de l’absence de réponses adéquates aux défis sociaux du pays.

Des réformes minimes

Les partisans du « Oui », notamment l’économiste Chambrier, tentent de justifier cette révision constitutionnelle en la présentant comme un retour à l’ordre constitutionnel et une amélioration de la gouvernance. Toutefois, ces arguments sont perçus par de nombreux observateurs comme des tentatives opportunistes de légitimer un pouvoir qui semble prêt à tout pour se maintenir. Chambrier soutient que les réformes proposées, telles que la limitation des mandats présidentiels et la reconnaissance des droits de l’opposition, seraient des avancées pour la démocratie gabonaise. Mais face à la situation économique catastrophique du pays et aux besoins pressants en matière de développement social, ces réformes semblent bien secondaires par rapport aux enjeux de gouvernance et de gestion des ressources publiques.

Le Gabon se trouve ainsi à un moment décisif, où les Gabonais doivent choisir entre un statu quo politique qui favorise la concentration du pouvoir entre les mains d’un “Brice Tout Puissant” et une réelle rupture avec un système qui n’a cessé de mener le pays à la dérive. La question qui se pose est simple : les Gabonais seront-ils prêts à accepter un référendum qui, sous ses airs de réforme, ne fait qu’entériner un système politique déjà obsolète, ou choisiront-ils de rejeter cette révision dans l’espoir d’un changement profond et d’une véritable démocratisation des institutions ? La gestion de cette campagne, marquée par des méthodes électorales douteuses et un gaspillage effarant de ressources publiques, devrait inciter chacun à une réflexion plus poussée avant de se rendre aux urnes, et même au-delà de cette période. 

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