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Gabon : la démocratie suspendue à une élection sous tension

le coup de coeur

À quelques semaines de l’élection présidentielle prévue le 12 avril prochain, le climat politique au Gabon est en ébullition. Des voix influentes s’élèvent, critiquant fortement le processus électoral en cours, considéré comme biaisé et précipité. Au cœur de la polémique, trois figures politiques éminentes – Alain Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre du président déchu  Ali Bongo  Ondimba, Pierre Claver Maganga Moussavou, ancien vice-président du président déchu, et Ali Akbar Onanga Y’Obégué, membre influent du Parti démocratique gabonais (PDG) – dénoncent “un scrutin entaché d’irrégularités, menaçant la légitimité de l’élection”.

Une légalité électorale mise en cause

L’une des critiques les plus virulentes porte sur la légalité du fichier électoral. Le nouveau Code électoral, en vigueur depuis janvier 2025, stipule la nécessité d’un fichier biométrique national. Cependant, le gouvernement de transition dirigé par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) “persiste à utiliser d’anciennes listes électorales, contrevenant ainsi au principe de l’application immédiate des lois nouvelles”, assurent les membres . Cette situation compromise pourrait rendre l’élection juridiquement nulle, ouvrant la voie à une possible crise institutionnelle post-électorale.

Organisation contestée et éligibilité restrictive

L’organisation du scrutin est également sous le feu des critiques. Les opposants au projet accusent le CTRI d’une préparation déséquilibrée, avançant la date de l’élection de façon arbitraire et insuffisamment préparée, tandis que l’Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER) est dominée par des partisans du pouvoir militaire, remettant en question son impartialité. De surcroît, les nouvelles règles d’éligibilité sont critiquées pour avoir éliminé de nombreux candidats, limitant ainsi le choix des électeurs. Il s’agit notamment 

Défaillances techniques et risques de fraude

Le fichier électoral lui-même est sujet à caution, comportant des anomalies majeures telles que la présence d’électeurs décédés et des inscriptions multiples, ce qui soulève des craintes de fraudes potentielles. Y compris “l’irrégularité des arrêtés ministériels n°000512/MIS et n°000513/MIS, qui prolongent une révision électorale sous un cadre législatif obsolète”. L’absence de dispositifs biométriques pour garantir l’unicité des votes accentue encore les doutes sur l’intégrité du scrutin. Dans ce contexte, la contestation estime que maintenir l’élection sans remédier à ces failles compromettrait la transparence et l’équité démocratique.

Le recours à la Justice et un appel au peuple

Face à ces irrégularités, Bilie-By-Nze et ses alliés prévoient de saisir la Cour constitutionnelle pour faire annuler le fichier électoral en cours et demander le report de l’élection. Leur revendication repose sur l’illégalité du fichier actuel, les irrégularités des arrêtés ministériels et la violation de principes fondamentaux du suffrage universel. Ils en appellent également au peuple gabonais et à la communauté internationale pour soutenir leur lutte pour des élections justes et transparentes.

Une démocratie à réinventer ?

L’avenir démocratique du Gabon est pour le moment incertain. Le gouvernement et la Cour constitutionnelle seront-ils réceptifs à ces revendications ? À l’aube d’un scrutin controversé, l’ombre d’une contestation post-électorale plane dangereusement sur le pays. Le peuple gabonais se trouve à un carrefour crucial où se joue l’avenir de sa démocratie.

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