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Gabon : la rentabilité du projet de Bélinga suscite déjà des inquiétudes au sein du gouvernement de Transition

le coup de coeur

Le projet du gisement de fer de Bélinga suscite de plus en plus de questionnements quant à sa rentabilité réelle. Malgré la découverte de ce site prometteur en 1895, l’absence d’exploitation jusqu’à aujourd’hui soulève des doutes légitimes sur les investissements préalables à réaliser avant de voir une exploitation effective du minerai. Lors d’une récente visite d’inspection sur le site, le ministre des Mines, Gilles Nembe, a mis en lumière ces préoccupations qui sont de plus en plus palpables au sein du département des mines, rapporte le quotidien L’Union.

Au cœur des interrogations se trouve la capacité de production nécessaire pour garantir la viabilité financière des infrastructures liées au projet. Selon le ministre, il faudrait atteindre annuellement plus de 40 millions de tonnes de fer pour assurer la rentabilité. Une tâche colossale tant en matière de logistique que de reconnaissance du gisement, dont les réserves sont désormais estimées entre 700 millions et 1 milliard de tonnes. Bien que ces chiffres soient rassurants, ils ne suffisent pas à dissiper les inquiétudes.

Les infrastructures nécessaires à l’exploitation de Bélinga, notamment le chemin de fer reliant Belinga à Booué, sont également source de préoccupations. Le ministre a souligné que même avec les travaux en cours, atteindre les niveaux de production escomptés est un défi immense. Loin de faciliter la tâche, la nécessité d’une planification rigoureuse des infrastructures s’accompagne d’une question cruciale : le Gabon a-t-il les ressources et les infrastructures adéquates pour concrétiser les ambitions liées à ce gisement ?

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L’un des aspects les plus préoccupants réside dans l’approvisionnement énergétique. La province de l’Ogooué-Ivindo ne disposant pas de barrage hydroélectrique, il est essentiel de construire cette infrastructure pour soutenir l’exploitation de Bélinga. Le potentiel de production d’énergie dans la région, estimé entre 600 et 800 mégawatts, représente un investissement supplémentaire considérable, sans lequel les espoirs de rentabilité s’évanouissent rapidement.

La situation semble ainsi refléter un paradoxe : un gisement potentiel énorme, mais englouti sous le poids de problématiques logistiques et d’infrastructures non résolues. Les promesses d’un développement minier durable pour le Gabon pourraient bien être compromises si un plan stratégique et bien dimensionné n’est pas mis en œuvre.

Il est essentiel que le gouvernement gabonais et les investisseurs prennent en compte ces réalités. La production de fer à Bélinga pourrait certes représenter une opportunité de croissance économique, mais elle ne doit pas se faire au prix d’une rentabilité remise en question. Un dialogue ouvert et une transparence sur les enjeux financiers sont indéniablement nécessaires pour rassurer les parties prenantes et éviter d’éventuels échecs coûteux. 

La question qui se pose à présent est donc la suivante : le projet Bélinga sera-t-il un symbole de prospérité pour le Gabon ou un exemple d’opportunités manquées ? La réponse résidera dans la capacité des acteurs à surmonter les défis qui se dressent sur leur chemin.

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