Alors que le Gabon se dirige vers l’élection présidentielle cruciale prévue pour le 12 avril 2025, le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité prend position. À la suite d’un incident impliquant Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre, dans la province du Woleu-Ntem pendant sa tournée politique, le ministre de l’Intérieur Hermann Immongault a rappelé l’importance du respect des libertés fondamentales et de l’ordre public, soulignant la garantie constitutionnelle de liberté d’expression. Immongault a insisté sur l’importance de ces droits tant qu’ils ne compromettent pas le vivre-ensemble ni attisent les tensions politiques.
Un environnement politique sous surveillance
Le communiqué émis le 14 février 2025 par le ministère de l’Intérieur appelle à éviter tout acte qui pourrait compromettre le retour harmonieux à l’ordre constitutionnel. En parallèle, il condamne fermement les actes qui perturbent la libre circulation ou engendrent des déclarations provocatrices. Cette déclaration résonne fortement dans un Gabon qui, depuis la chute du régime d’Ali Bongo Bongo le 30 août 2023, est en pleine phase de transition sous l’autorité du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) présidé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Transition : un moment délicat
La période de transition surveillée par le CTRI est cruciale, et les autorités gabonaises déploient tous leurs efforts pour maintenir un climat de paix politique avant la présidentielle. Le cadre de la transition est fragilisé par des événements comme celui dans le nord du pays concernant Alain-Claude Bilie-By-Nze, ce qui pousse le gouvernement à être d’autant plus vigilant. À l’approche du scrutin présidentiel, l’objectif est clair : garantir que le processus électoral se déroule sans encombre, et que la stabilité retrouvée ne soit pas mise en péril par des tensions politiques ou sociales.
Ainsi, l’appel à la tempérance et au respect des dispositions légales n’est pas seulement un rappel des obligations constitutionnelles, mais un geste essentiel pour protéger la pacification et l’équilibre à un tournant critique de l’histoire politique du Gabon.
Rappel des faits
Pour rappel, la nuit du 13 février 2025 a marqué un sombre épisode dans la transition politique du Gabon, ravivant des souvenirs d’intolérance politique. À Mitzic, dans le Woleu-Ntem, Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre, et sa délégation ont été confrontés à une situation critique. Retenus dans leur hôtel par des groupes hostiles, ils étaient menacés de mort, révélant ainsi les défis persistants de cette période de transition militaire censée amener une démocratisation, mais qui peine à éradiquer les anciennes pratiques d’intimidation.
Cet événement suscite de sérieux questionnements sur l’évolution démocratique du Gabon. Grâce à un appel à l’aide diffusé sur Facebook par Éric Joël Békalé, membre d’Ensemble pour le Gabon, l’ampleur de la menace a été rendue publique. Sa déclaration a souligné l’urgence de la situation : « Nous sommes actuellement pris en otage dans un hôtel de Mitzic… une quarantaine d’individus nous menacent de mort… dans quel pays vivons-nous désormais ?« . Les faits survenus dans ce contexte tendu illustrent la vulnérabilité des figures politiques même pendant une phase de transition qui s’annonce cruciale pour l’avenir démocratique du pays.
En tournée avec la plateforme Ensemble pour le Gabon, la délégation de Bilie-By-Nze était piégée par un groupe hostile, symbole des tensions politiques endémiques. Cet incident interroge sur la capacité du régime de transition à garantir un climat serein et sécurisant pour toutes les forces politiques. Alors que le pays se prépare à une élection présidentielle déterminante, ce rappel de l’intolérance met en lumière les défis persistants auxquels le Gabon est confronté dans son chemin vers une démocratie véritablement inclusive et apaisée.