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Gabon : le chiffre d’affaires de Maurel & Prom chute de 30% malgré une production en hausse 

le coup de coeur

L’année 2025 n’épargne pas les majors pétrolières, et Maurel & Prom ne fait pas exception. Avec un chiffre d’affaires de 289 millions de dollars au premier semestre, soit environ 174 milliards de fcfa, la compagnie enregistre un recul de 30% par rapport à la même période en 2024. Un effondrement qui contraste avec la dynamique haussière de la production, et qui soulève une question centrale : à quoi bon produire plus, si les cours s’effondrent et que les revenus fondent ?

Recul des prix du brut

La réponse est limpide : les prix du brut ont reculé, et ce facteur macroéconomique plombe toutes les ambitions. Pourtant, Maurel & Prom a livré une performance technique honorable, avec une production moyenne de 37637 barils équivalent pétrole par jour (bep/j), en hausse de 6%. Ce résultat est tiré notamment par de bons rendements au Venezuela, en Tanzanie et en Afrique centrale, où la compagnie continue de renforcer ses positions. Mais cette montée en régime opérationnelle reste insuffisante face à un baril moins généreux.

Dans ce contexte, l’état de la trésorerie mérite attention : 54,8 milliards de fcfa de trésorerie nette au 30 juin 2025, contre 20,5 milliards de fcfa six mois plus tôt. Cette amélioration témoigne d’une gestion rigoureuse des flux, d’une réduction des dettes à court terme et d’une capacité à limiter les investissements superflus. Elle offre un coussin stratégique dans un marché volatil, mais pose aussi la question de l’orientation future du capital dans un contexte d’incertitude sur les marges.

Un bilan mitigé

Ce bilan mitigé survient alors que plusieurs analystes s’interrogent sur la viabilité à long terme de l’expansion pétrolière dans des zones à haute intensité politique, comme le Gabon ou le Venezuela. Entre risques géopolitiques, exigences de transition énergétique, et incertitudes réglementaires, Maurel & Prom navigue dans des eaux de plus en plus instables, avec une pression croissante sur la rentabilité et sur la transparence.

Au final, cette chute du chiffre d’affaires illustre les limites d’un modèle trop dépendant du prix du baril. Produire plus ne suffit plus : il faut désormais produire mieux, investir plus finement, et repenser la stratégie globale. Car dans un monde où la transition énergétique s’accélère, les pétroliers sans agilité risquent l’obsolescence, même quand la production est au rendez-vous.

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