Le dernier rapport du CCDR de la Banque mondiale souligne que les risques climatiques pourraient coûter jusqu’à 5,3% du PIB gabonais par an, soit plus de 500 milliards de fcfa. Les pertes potentielles concernent l’ensemble des secteurs économiques, de l’agriculture à la pêche, en passant par les infrastructures urbaines et les services essentiels.
Selon le rapport, l’agriculture, qui représente un pôle de croissance stratégique, pourrait voir ses rendements baisser de 8%, tandis que la pêche subirait un recul de 30% en raison de la dégradation des stocks. Ces chocs combinés exercent une pression directe sur le PIB et menacent la stabilité budgétaire du pays.
Les villes sont particulièrement vulnérables, avec plus de 90% de la population concentrée dans des zones où les infrastructures n’ont pas été conçues pour résister aux phénomènes climatiques extrêmes. Les réseaux de transport, d’électricité et d’eau sont exposés aux inondations et à l’érosion, entraînant des coûts de réparation élevés.
Pour la Banque mondiale, la solution est accessible : des mesures d’adaptation coûteraient 0,09% du PIB par an, un investissement minime comparé aux pertes potentielles. Il s’agit de renforcer la résilience des infrastructures, de planifier l’urbanisation et de protéger les secteurs économiques clés pour éviter des coûts dévastateurs.
La question devient donc politique et stratégique : le Gabon peut-il mobiliser les ressources et la volonté nécessaires pour transformer le risque climatique en opportunité de planification durable ? La réponse conditionnera la croissance future et la sécurité économique du pays pour les décennies à venir.








