Le Conseil présidentiel de performance (CPP), annoncé lors du Conseil des ministres du 12 août 2025, est présenté comme l’outil central de suivi et d’évaluation des politiques publiques au Gabon. Sa mission consiste à superviser la mise en œuvre des décisions gouvernementales, à lever les blocages administratifs et à assurer un reporting régulier sur l’état d’avancement des projets. Cette initiative traduit la volonté de l’exécutif de transformer la dynamique du séminaire gouvernemental en résultats mesurables, en plaçant la performance et l’efficacité au cœur de l’action publique.
Ce mécanisme s’inscrit semble-t-il dans une approche stratégique. Il doit permettre de prioriser les investissements, d’identifier les projets sous-performants et de proposer des ajustements immédiats. Selon le communiqué officiel, le Conseil agira sur tous les secteurs clés, allant des infrastructures routières au logement, en passant par la transformation numérique et l’agriculture. La mise en place d’indicateurs précis pour chaque ministère et agence permettra d’évaluer la contribution réelle de chaque action à la croissance, à la création d’emplois et à l’amélioration du quotidien des Gabonais.
Cependant, certains observateurs se demandent si ce dispositif ne risque pas de devenir un étage administratif supplémentaire. Avec déjà de nombreux comités, directions et agences chargés du suivi, la question de la duplication des tâches et de la fluidité de l’information se pose. Pour éviter ce piège, le gouvernement prévoit un pilotage direct par la présidence, avec des rapports consolidés, des levées de blocages rapides et un contrôle sur les décisions budgétaires et opérationnelles. L’efficacité du Conseil dépendra donc largement de sa capacité à coordonner et centraliser les informations sans créer de lourdeurs supplémentaires.
Le Conseil présidentiel de performance aura également un rôle symbolique et politique. Il traduit la volonté du gouvernement d’instaurer une culture de responsabilité, de discipline et de transparence dans la gestion publique. En rendant compte régulièrement des résultats obtenus, il doit renforcer la confiance des citoyens et des investisseurs dans la capacité de l’État à conduire des réformes ambitieuses et à transformer les promesses en résultats tangibles. Sa réussite pourrait constituer un modèle pour d’autres pays de la région en matière de suivi-évaluation et de gouvernance.
La performance du dispositif sera mesurée sur ses résultats concrets et non sur sa seule existence administrative. Les indicateurs incluront le respect des délais, la qualité des infrastructures, l’efficacité des services publics et l’impact social des politiques publiques. Le Conseil présidentiel de performance pourrait ainsi devenir un levier réel pour un État plus agile, orienté résultats, capable de démontrer que la planification et le suivi peuvent transformer les ambitions gouvernementales en progrès mesurables pour la population gabonaise.