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Gabon : le danger de plus en plus croissant d’une politique budgétaire ultra-expansionniste

le coup de coeur

Le Gabon, malgré ses ressources naturelles considérables, fait face à un défi de taille en matière de gestion budgétaire. Selon les estimations de l’agence de notation Fitch de juillet dernier d’ailleurs, le déficit budgétaire du pays est prévu à 5,8 % en 2026 si la situation ne se stabilise pas. Cette tendance préoccupante met en évidence les vulnérabilités du pays face à des finances publiques déjà fragiles. La gestion de ces déficits est d’autant plus complexe dans un contexte économique mondial incertain, et une politique budgétaire expansionniste pourrait accroître encore les déséquilibres.

L’un des principaux facteurs contribuant à ce déficit est le déclin des recettes pétrolières, qui représentent une part importante du budget de l’État. Le Gabon dépend en grande partie de ses exportations de pétrole pour financer ses dépenses publiques, mais les prix mondiaux de l’or noir sont en baisse et la production domestique stagne. Idem pour les prix du manganèse qui sont de plus en plus instables. Face à cette situation, l’État doit augmenter ses dépenses, notamment dans des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, la santé et l’éducation, pour répondre aux besoins de développement du pays. Des efforts de modernisation qui entraînent une pression supplémentaire sur le budget, sans garantir des retours à court terme en termes de croissance.

Recrutement massif dans la Fonction publique

Dans le même temps, le recrutement massif dans la fonction publique, une mesure destinée à réduire le chômage et améliorer l’efficacité des services publics, contribue également à cette politique budgétaire expansionniste. Bien que ces embauches soient nécessaires pour faire face aux défis sociaux, elles augmentent considérablement les dépenses publiques, alimentant ainsi le déficit. Le Gabon se trouve donc dans une situation où la hausse des dépenses structurelles se conjugue avec une baisse des recettes, ce qui complique davantage la gestion de son budget.

Parallèlement, certains projets ambitieux, comme la création d’une compagnie aérienne nationale et l’établissement d’une banque de développement, ajoutent à l’incertitude budgétaire. Si ces initiatives sont justifiées par la volonté de diversifier l’économie et de réduire la dépendance au pétrole, elles comportent des risques financiers importants. Le coût de leur mise en œuvre et les incertitudes liées à leur rentabilité future rendent ces projets particulièrement risqués dans le contexte actuel, où l’État peine déjà à maîtriser ses dépenses.

Danger d’une politique ultra-expansionniste

Dans ce climat d’incertitude, le danger d’une politique budgétaire ultra-expansionniste devient de plus en plus évident. À mesure que le déficit se creuse, le Gabon pourrait se retrouver contraint d’emprunter davantage pour financer ses projets, aggravant ainsi sa dette publique. Ce cycle de dépenses croissantes et de dépendance à l’endettement pourrait nuire à la stabilité financière du pays à long terme et limiter sa capacité à répondre aux besoins de développement à plus grande échelle. La COBAC l’a d’ailleurs clairement démontré récemment. 

Bien que des efforts aient été faits pour soutenir l’économie gabonaise avec le règlement de moins de 3% de l’encours de la dette publique fin 2023, la politique budgétaire actuelle, marquée par un déficit croissant et des projets coûteux, représente un risque important pour l’avenir du pays. Les autorités devront donc trouver un équilibre entre l’expansion des investissements et la gestion rigoureuse des finances publiques.

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