Un grave accident de la circulation survenu ce lundi au PK 13, sur la Route Nationale 1 au sud de Libreville, a fait cinq (5) morts et plusieurs blessés graves. Deux véhicules sont entrés en collision frontale dans un choc d’une rare violence. Selon les premiers témoignages, l’accident résulterait d’un excès de vitesse conjugué à une imprudence du conducteur, qui aurait perdu le contrôle de son véhicule avant de percuter un autre arrivant en sens inverse. Le bilan est lourd avec plusieurs passagers n’ont pas survécu, et d’autres sont dans un état critique.
Les secours, dépêchés sur les lieux, ont procédé à l’évacuation d’urgence des blessés vers les structures hospitalières les plus proches. Les forces de la gendarmerie, présentes sur place, ont immédiatement ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes du drame. Mais au-delà du choc, ce nouvel accident illustre une fois de plus les carences de la sécurité routière au Gabon, où les collisions mortelles se multiplient à un rythme inquiétant.
Aucune communication officielle n’a pour l’instant été faite par les autorités compétentes, ni sur les circonstances précises du drame ni sur les mesures envisagées pour freiner cette recrudescence d’accidents. Ce silence interroge, alors que les routes nationales, notamment celles reliant Libreville à l’intérieur du pays, sont souvent pointées du doigt pour leur dangerosité et leur dégradation.
Les chiffres officiels montrent que le Gabon fait face à une situation préoccupante depuis plusieurs années. En 2021, le pays a compté jusqu’à 363 morts sur les routes, avec pas moins de 10254 accidents enregistrés de 2017 à 2021. En 2019 déjà le pays présentait un taux de mortalité routière de 24,1 décès pour 100 000 habitants, le plaçant parmi les plus élevés au monde en termes de mortalité routière.
Même si ce n’est pas systématiquement le cas, le mauvais état des routes demeure un facteur majeur de mortalité routière au Gabon : 80% du réseau, notamment les routes en latérite, est dégradé et devient particulièrement dangereux pendant la saison des pluies. La Redevance d’Usure de la Route (RUR), censée financer l’entretien, n’a rapporté que 7,3 à 20,7 milliards de fcfa par an entre 2019 et 2021, un montant largement insuffisant pour moderniser le réseau et sécuriser des axes accidentogènes comme la RN1. Quant au Plan National de Développement pour la Transition (PNDT), ses 1333 milliards de fcfa dédiés aux routes ont semble t-il pris une autre trajectoire.
