Le contraste est brutal. Tandis que le gouvernement gabonais vante une trajectoire économique fulgurante à 7,9% de croissance en 2026, le Fonds monétaire international (FMI) vient refroidir l’enthousiasme en annonçant une projection beaucoup plus modeste : seulement 2,6%. Selon les Perspectives de l’économie régionale d’octobre 2025, la croissance du Gabon s’établirait déjà à 1,9% en 2025, avant de remonter timidement l’année suivante.
Cette estimation tranche radicalement avec le discours officiel d’un pays “en pleine relance”. Les autorités misent sur les réformes structurelles engagées depuis la transition, la diversification hors pétrole et les grands chantiers d’infrastructures pour justifier leur optimisme. Le Gabon parie sur la montée en puissance de nouveaux investissements dans l’agriculture, le bois, l’énergie et le numérique pour tirer la croissance vers le haut.
Mais pour le FMI, la réalité économique du Gabon reste plus fragile qu’espéré. L’institution juge la reprise lente et dépendante du secteur pétrolier, toujours prépondérant dans les recettes publiques et les exportations. Les contraintes budgétaires, la faiblesse de l’investissement privé et la lente exécution des réformes structurelles pèsent encore lourdement sur le rythme de croissance.
À l’échelle régionale, le Gabon fait pâle figure. L’Afrique subsaharienne devrait enregistrer 4,4% de croissance en moyenne en 2026, tirée par des locomotives comme la Côte d’Ivoire (6,4%), le Rwanda (7,5%) ou encore le Niger (6,7%). Avec ses 2,6%, le pays reste clairement en deçà de la dynamique continentale.
Entre les projections prudentes du FMI et l’optimisme affiché par le gouvernement, un écart de crédibilité s’installe. Si le gouvernement veut transformer sa promesse de 7,9% en réalité, il lui faudra accélérer la mise en œuvre effective des réformes, attirer davantage d’investisseurs et diversifier réellement l’économie et surtout faire main blanche en matière de transparence.