Le projet Baniaka, porté par la société australienne Genmin Limited, prend une nouvelle dimension après la validation technique opérée par Sinohydro, filiale du conglomérat chinois PowerChina. Situé dans le Haut-Ogooué, ce gisement de fer dispose déjà d’un permis minier de 20 ans et d’une convention signée avec l’État gabonais. Avec un démarrage commercial ciblé pour fin 2026, Baniaka est appelé à devenir la première mine industrielle de fer du Gabon.
Les propositions soumises par Sinohydro couvrent des infrastructures critiques : une route de 60 km reliant le site minier à Franceville, une ligne de transmission électrique de 30 km connectée au barrage de Grand Poubara, ainsi qu’un village d’hébergement pour la main-d’œuvre. Ces investissements sont jugés essentiels pour assurer la logistique, l’approvisionnement énergétique et l’installation des équipes. Selon les premières estimations, ils pourraient se traduire par une réduction des coûts en capital par rapport aux projections initiales.
Le projet entend démarrer avec une production annuelle de 5 millions de tonnes de fer, avant de porter progressivement la capacité à 10 millions de tonnes par an. Ce positionnement permettrait au Gabon de s’inscrire dans le cercle restreint des exportateurs africains de fer, avec un avantage compétitif lié à l’accès à une énergie renouvelable et à des infrastructures ferroviaires et portuaires déjà partiellement existantes.
Au-delà de la dimension technique, Genmin bénéficie d’un appui financier stratégique. PowerChina, partenaire clé, accompagne la société dans ses discussions avec des bailleurs chinois pour la structuration du financement du projet. Cet alignement entre expertise technique et soutien financier accroît la visibilité du projet auprès des investisseurs, dans un contexte mondial où la sécurisation des approvisionnements en fer est une priorité pour les grandes économies.
Pour le Gabon, Baniaka représente bien plus qu’un projet minier. C’est une opportunité de diversifier ses recettes d’exportation, de stimuler l’emploi local et de consolider son attractivité auprès des investisseurs internationaux. Avec un potentiel de 10 Mt/an et une mise en production imminente, le pays se positionne à la croisée de la stratégie énergétique et industrielle de ses partenaires, notamment la Chine, tout en affirmant son rôle dans le marché mondial du fer.