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Gabon : le gouvernement s’en remet aux investisseurs camerounais pour une levée de fonds de 80 milliards fcfa

le coup de coeur

Un consortium de sociétés de bourse camerounaises, composé d’Afriland, ASCA, Horus, EDC Investment et BEM Securities, a levé plus de 80 milliards de fcfa pour le compte de l’État gabonais, dont 62,5 milliards sous forme de prêt. Cette opération intervient alors que le Gabon continue de recourir au marché financier sous-régional pour financer son budget et honorer ses engagements, dans un contexte marqué par une gestion de la dette sous surveillance. Le rôle croissant des investisseurs camerounais dans les levées de fonds gabonaises confirme une tendance observée depuis plusieurs années.

Depuis 2019, le Cameroun est devenu un acteur clé du financement de la dette gabonaise. Lors de l’emprunt obligataire 2019-2024, les investisseurs camerounais avaient souscrit 126 milliards de fcfa, soit 60% du total levé. En 2021, ils ont apporté 54,5 milliards de fcfa (28,9%) sur l’emprunt « EOG 6% Net 2021-2026 ». Cette dynamique s’est poursuivie en 2022 avec un engagement record de 75 milliards de fcfa (42,8%) sur l’emprunt « EOG 6,25% Net 2022-2028 ». Ces apports successifs illustrent l’appétence des investisseurs camerounais envers l’économie gabonaise, mais aussi une dépendance croissante du Gabon vis-à-vis de ces capitaux.

Ce phénomène s’explique en partie par la solidité du marché financier camerounais, qui concentre la majorité des investisseurs institutionnels de la zone CEMAC. Le Cameroun représente à lui seul plus de 70% des souscriptions aux émissions de titres publics dans la région, grâce à l’intérêt de ses acteurs pour des placements diversifiés et offrant des rendements attractifs. Le Gabon, en quête de financement pour son Plan National de Développement pour la Transition (PNDT), trouve ainsi dans ces investisseurs un relais essentiel pour la mise en œuvre de ses projets et la gestion de son endettement.

Cependant, cette dépendance pose la question de la soutenabilité de la dette gabonaise et des risques pour les investisseurs camerounais. En 2024, Libreville prévoyait de lever 854 milliards de fcfa sur le marché sous-régional, un montant ambitieux qui n’a pas été atteint du fait de la réticence des investisseurs. Dans ce contexte, la stabilité des finances publiques gabonaises et la capacité du pays à honorer ses engagements seront déterminantes pour maintenir cette dynamique de financement.

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