Demain, samedi 16 novembre, plus de 800 000 électeurs gabonais sont attendus dans les urnes pour voter le nouveau projet de constitution soumis au peuple par référendum. Cette phase électorale vient couronner la restauration des institutions pour laquelle le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) avait pris le pouvoir le 30 août 2023, après une élection présidentielle truffée d’irrégularités. Depuis, le Gabon suscite un intérêt auprès de ses partenaires internationaux et pays amis à travers le monde. De ce point de vue, comment le référendum constitutionnel est-il perçu à l’étranger ?
Pour la presse française, « Oligui Nguema se taille une constitution sur mesure »
A quelques heures du vote de la nouvelle constitution au Gabon, la presse française suit avec un intérêt croissant l’évolution du processus. Elle n’est pas tendre avec le Chef de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema. En effet, le journal français “Le Monde” dans sa rubrique Afrique, paru jeudi 14 novembre, analyse sous le prisme de la satire le projet de constitution dont il soupçonne le président des velléités de candidature à la future élection présidentielle qui se déroulera l’année prochaine, conformément à la feuille de route du CTRI. Elle parle de l’installation d’un «Président-Roi» à la tête du Gabon. Selon le journal : «ce référendum est une étape clé du retour au régime civil promis par les militaires au pouvoir après leur coup d’État en 2023. Le nouvel homme fort du pays, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a promis de rendre le pouvoir au terme d’une période de transition de deux ans. Mais il ne cache pas son intention de remporter la présidentielle prévue en 2025», peut-on lire. En faisant remarquer par ailleurs que le «oui» a outrageusement dominé cette campagne référendaire à travers les affiches placardées dans Libreville, la principale ville du pays.
Pour la presse camerounaise, c’est un pas vers la modernisation des institutions
Pays voisin du Gabon, la presse camerounaise analyse les progrès effectués par les autorités gabonaises dans son retour à l’ordre constitutionnel. Dans sa parution du 29 octobre 2024, le tabloïd Camer.be revient sur les avancées obtenues dans la transition gabonaise, notamment en matière de restauration des institutions du pays. Il estime que le référendum constitutionnel qui aura lieu ce samedi 16 novembre permettra à Brice Clotaire Oligui Nguema d’atteindre un objectif crucial, celui de remettre le pays sur les rails de la démocratie avec des institutions qui fonctionnent selon le jeu de l’équilibre du pouvoir. D’après ce journal : «cette réforme constitutionnelle s’inscrit dans une démarche de modernisation des institutions gabonaise», soulignent les confrères camerounais.
Pour les Panafricaines, il y a nécessité de réformer le pays
Le site en ligne du réseau des femmes journalistes en Afrique apportent des nuances sur la Transition politique au Gabon. Le journal en ligne les Panafricaines reste tout de même prudent. Il pointe aussi bien la nécessité de réformer le pays pour le sortir des méandres de l’autocratie que les mécanismes à mettre en place pour que les objectifs politiques répondant aux exigences en matière de démocratisation du pays. Dans un article paru il y a quelques semaines, le journal estime que la révolution politique du Gabon n’est possible que par la capacité des élites politiques à faire en sorte que les lois votées soient en adéquation avec les profondes aspirations des populations. «Le succès des réformes dépendra de la capacité des autorités à garantir une gouvernance transparente, un respect des équilibres politiques et un engagement fort en faveur de toutes les composantes de la société gabonaise», souligne le journal. Mettant en avant le volontarisme politique comme premier facteur de stabilisation des institutions du pays.
La presse Chinoise parle de consolidation du partenariat Sino-gabonais
Du côté de la Chine, la tendance est plutôt à l’optimisme concernant la Transition gabonaise d’une manière générale. Le pays de Xi Jinping ne parle pas directement du référendum. Il met en avant le développement et la consolidation du partenariat entre les deux États. Une tendance à l’optimisme que partage Xinhua, l’agence gouvernementale chinoise en parlant de «relations très étroites que les deux pays entretiennent depuis 50 ans». Elle évoque également l’approfondissement des relations bilatérales entre les deux États sur les domaines hautement stratégiques. Sur le référendum, elle reste observatrice du déroulement des opérations de vote.
La presse américaine parle des mesures importantes
Le Media “Voice of America ” VOA, parle d’un intérêt croissant de l’administration Biden concernant le Gabon et sa Transition. En retranscrivant les propos de Antony Blinken, le Secrétaire d’État américain pour qui : «les États-Unis reconnaissent que le Gabon a pris des mesures importantes pour une transition démocratique et entendent fournir une assistance technique pour renforcer l’administration électorale», souligne-t-il, pour évoquer le soutien apporté aux autorités de la Transition politique en tête desquelles Brice Clotaire Oligui Nguema, l’actuel Chef d’État gabonais. D’ailleurs, l’Ambassadeur des États-Unis d’Amérique au Gabon, Vernelle Trim Fitzpatrick, accompagnée d’une délégation importante composée de représentants de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et de quatre organisations affiliées, rencontrait en octobre dernier le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Hermann Immongault. L’objectif de cette rencontre, évoquer le soutien des États-Unis à la transparence et à l’inclusivité du processus électoral gabonais, à l’approche de l’élection référendaire de ce 16 novembre.