L’Intersyndicale des régies financières et administrations assimilées (IRFAA) a officiellement exprimé son soutien au président de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, pour l’élection présidentielle d’avril 2025.
Dans un communiqué parvenu à la rédaction d’Inside News, elle affirme son « soutien multiforme au Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, candidat à l’élection présidentielle » et demande une rencontre avant le scrutin pour établir un « partenariat de confiance ». Ce positionnement, inhabituel pour un syndicat, soulève plusieurs interrogations : s’agit-il d’une véritable adhésion à la vision du chef de l’État ou d’une démarche tactique pour sécuriser des faveurs avant l’élection ?
Ce soutien intervient après 15 mois de négociations entre l’IRFAA et le gouvernement, qui ont abouti à la remise d’un rapport au Premier ministre, Raymond Ndong Sima. Le syndicat salue « l’esprit d’ouverture au dialogue social » du Président de la Transition et remercie le Chef du gouvernement pour « la mise en place d’un cadre légal de négociations sociales ». Toutefois, le communiqué souligne également que les agents des régies financières demeurent dans une « situation de forte précarité » avec des difficultés économiques croissantes.
L’IRFAA justifie sa démarche par la nécessité de préserver un climat social stable. Elle rappelle que, depuis le coup d’État du 30 août 2023, elle a adopté « une approche responsable et patriotique en accordant une trêve sociale tacite au gouvernement », suspendant ainsi ses activités syndicales. Ce choix, selon elle, aurait permis « un climat social apaisé, propice à un meilleur rendement des agents en termes d’atteinte des objectifs annuels assignés par le gouvernement, notamment la collecte des ressources de l’État ».
En demandant une rencontre avec le Président de la Transition avant l’élection, l’intersyndicale semble chercher à formaliser certains engagements. Toutefois, cette approche interroge sur l’indépendance du syndicat : en prenant position avant l’échéance électorale, risque-t-il de limiter sa marge de manœuvre pour négocier après le scrutin ? Cette prise de position comporte également des implications politiques. Si Oligui Nguema est élu, l’IRFAA pourrait bénéficier d’une attention particulière sur ses revendications.
À l’inverse, si un autre candidat l’emporte, le syndicat pourrait voir sa capacité d’influence réduite. De plus, la base syndicale, qui a déjà exprimé son impatience face à l’absence de résultats concrets, pourrait ne pas suivre unanimement cette orientation. Dans son communiqué, l’IRFAA appelle ses membres à « rester pleinement mobilisés, vigilants et à demeurer prêts pour le déroulement des actions à venir », sans préciser quelles actions pourraient être mises en place en cas d’absence d’engagements satisfaisants.